Le gouvernement a autorisé les jardineries ayant conservé leurs rayons animalerie et/ou alimentation ouverts à vendre aussi des semences et des plants potagers. Un soulagement pour les particuliers-jardiniers en cette période de semis… même si les règles locales ne sont pas toujours très claires.

La secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’économie et des finances, Agnès Pannier-Runacher l’a annoncé mercredi dernier et un décret à été publié dans la foulée : « la vente des semences et de plants potagers [sont] considérés comme un achat de première nécessité ».

Quoiqu’il arrive, il faut des semences pour obtenir des fruits et des légumes. Crédit Pépinières Rouy.

Sont compris dans cet assouplissement les bulbes et autres plantes aromatiques. Un soulagement pour nombre de jardineries et de pépiniéristes ainsi que pour la petite armée de jardiniers amateurs qui désespéraient de pouvoir trouver ces produits.

Des ventes de saison importantes

La décision ne concerne toutefois que les jardineries qui avaient obtenu l’autorisation de rester ouvertes parce qu’elles proposaient déjà dans leurs rayons de la nourriture animale et/ou des produits d’alimentation générale. « On peut en effet vendre des plants et des semences potagères depuis vendredi. Ce sont des ventes de saison importantes, beaucoup de particuliers sont venus en acheter pour planter chez eux », indique cet employée de la Jardinerie Riera, à Venelles.

Le printemps, c’est le temps des semis et des produits maraichers. Crédit Jardica, La Crau.

Une bonne décision

Chez Coop Azur Jardica, à La Crau (Var), distributeur spécialisé dans la vente aux professionnels, ouvert depuis le début de la crise, c’est une bonne décision. « Les pépiniéristes ne pouvaient plus écouler leurs plants légumiers vers les jardineries », dit Alain Camus, le responsable.

Tolérance pour les semences florales ?

Le flou demeure toutefois quand à l’élargissement de cette nouvelle disposition aux semences arbustives et florales. « Le décret ne nous autorise pas à les vendre. Mais dans la Drôme, par exemple, la préfecture a dit oralement qu’elle ne serait pas trop regardante vis-à-vis de ceux qui vendent des plants floraux. Alors que dans les Bouches-du-Rhône, je n’ai rien entendu de tel », constate Pierre Jourcin, à la tête des Pépinières Rouy, à Saint-Etienne-du-Grès.

Un champ légumier en pleine pousse. Crédit DR.

Producteurs détaillants pas contents

Les producteurs détaillants sont aussi en colère car bien que spécialistes de ces plants légumiers, devenus « de première nécessité », ils n’ont pour l’instant pas le droit de rouvrir. Quand aux jardineries fermées depuis le début de la crise, car sans rayon animalerie ou alimentation générale, peuvent-elles demander à rouvrir ? « Rien ne les empêche d’improviser un rayon croquettes pour pouvoir ouvrir et vendre des plants », nous confie une source à la Fédération Nationale des Métiers de la Jardinerie. « La vente de plants de légumes en jardinerie, c’est souvent peanuts. Il n’est pas sûr que les jardineries aient intérêt à le faire », tranche Pierre Jourcin.