Juste Bio (© Philippe Bourget

Spécialisé dans la production de fruits et légumes secs bio en vrac et en sachets, la PME de Carpentras connait une croissance fulgurante. Elle investit 15 M d’€ dans une usine de 10 000 m², dont l’ouverture est prévue en mars prochain. Symbole d’un marché qui rencontre un public de plus en plus étendu.

C’est l’histoire d’une PME qui s’est pris de plein fouet l’explosion de la demande pour le bio. « Un alignement de planètes, au moment où le consommateur a pris conscience que l’on pouvait acheter différemment », reconnait son président Franck Bonfils. Mais une situation rock and roll à gérer, tant il est parfois aussi compliqué d’accompagner une croissance express que de relancer une activité déclinante. Nous sommes alors en 2017 et cela fait déjà trois ans que Franck Bonfils, ex Sciences Po Aix, a lancé sa marque Juste Bio.

Juste bio

Les amandes grillées bio sont l’un des produits phares de l’entreprise. Sous la marque Juste Bio, plus de 120 références vrac sont distribuées en France et à l’étranger (© Philippe Bourget).

Spécialisée depuis sa création en 2000 dans la vente de fruits secs en sachets, l’entreprise Un Air d’Ici fait le choix, 10 ans plus tard, de tout miser sur le bio. Autant par conviction personnelle que par choix stratégique : Franck Bonfils n’est pas un intégriste de la transition écologique mais un jeune patron sportif et ambitieux, convaincu des bienfaits des fruits secs pour la santé. S’ils sont dépourvus de tout pesticide, c’est encore mieux, pense-t-il.

Juste Bio produits des légumes et fruits secs

Les fruits séchés, ici de la noix de coco râpée, sont emballés dans des sachets biodégradables. S’agissant des produits, la société ne se contente pas des certifications bios officielles : elle recontrôle les achats avec un laboratoire privée pour s’assurer de leur conformité (© Philippe Bourget).

« Du bio pour tous »

Distribués en magasins bios et dans les rayons de quelques hypermarchés indépendants régionaux, les produits sont commercialisés à partir de 2014 sous la marque Juste Bio. « J’ai voulu pousser le curseur plus loin et vendre ces mêmes produits en vrac », justifie le patron. Pas d’emballage, cela veut dire des produits moins chers et la liberté pour chaque client d’acheter la quantité qu’il souhaite, même 20 g. « On s’est toujours battu pour que le bio soit accessible à tous », plaide le dirigeant, pas né de la dernière pluie en termes de stratégie marketing.

Juste Bio transforme les matières premières

: L’usine de Carpentras transforme les matières premières achetées. Les fruits secs sont grillés, mélangés, enrobés et pour certains, ensachés (© Philippe Bourget).

Cette logique de production « durable » rencontre au début peu d’échos. « J’ai essuyé des refus en grandes surfaces. Nous avons alors décidé de concevoir des meubles de distribution à notre marque fabriqués en France pour que les clients puissent se servir dans les magasins. Le concept s’est démocratisé en 2016 et l’explosion s’est faite de façon spontanée et imprévisible à partir du second semestre 2017 », détaille Franck Bonfils.

Juste Bio en plein développement

Leader européen des fruits secs en vrac bio, la société écoule sa production auprès de 3 000 clients. Présente à l’export en Belgique et au Portugal, elle vise l’Europe du Nord et les pays de l’Est (© Philippe Bourget).

De 13 M d’€ en 2016 à 50 M d’€ en 2018

Un fait en témoigne. A l’étroit dans son bâtiment de l’avenue Kennedy, l’entreprise décide de lancer la construction de  locaux neufs à quelques rues de là.  « On avait réalisé 13 M d’€ de CA en 2016. Mon projet était fondé sur l’aménagement d’un site de 2 000 m² pour un CA prévisionnel de 17 M d’€ en 2017. Et nous avons fini cette année à 30 M d’ € ! », n’en revient toujours pas Franck Bonfils. Du coup, de 2,5 M d’€ d’investissement, le projet passe à 15 M d’€, pour une surface de 10 000 m² ! Les banques n’ont pas tiqué, jure-t-il.

Juste Bio face à une forte demande

Dans l’usine actuelle, l’entreprise est passée aux 3×8 pour faire face à la hausse spectaculaire de la demande (© Philippe Bourget).

La nouvelle usine doit être opérationnelle en mars 2020, date à laquelle Un Air d’Ici déménagera ses 92 salariés permanents – ils n’étaient que 30 en 2016 – et sa cinquantaine d’intérimaires. Entretemps, le patron, qui affiche volontiers dans son bureau sa passion pour le sport (Un VTT à grosses roues – c’est un fan du Ventoux -, une planche de surf, les maillots dédicacés des nageurs Camille Lacourt et Fabien Gilot…), s’est imposé un nouveau challenge : remplacer le plastique des sachets (ils représentent encore 20% des ventes) par un matériau biodégradable et compostable.

Juste Bio s'agrandit

Le chantier de la nouvelle usine est déjà bien avancé. Installation prévue en mars 2020, après une année 2019 où l’entreprise prévoit de réaliser 70 M d’€ de CA (© Philippe Bourget).

Nouvelle usine « zéro plastique »

« On a déjà économisé 150 t de plastique en un an », dit-il. La nouvelle usine devrait être aussi « zéro plastique ». Un Air d’Ici bataille également avec ses fournisseurs français et du monde entier (de noix de cajou, d’amandes, d’abricots, de dattes, de riz, de légumes secs…) pour que les livraisons s’effectuent en bigs bags recyclables. En vrac ou emballé, le fruit sec bio d’Un Air d’Ici a l’ambition de continuer à faire recette.

Un Air d’Ici
922, av. John F. Kennedy
84200 Carpentras
justebio.bio