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Les Opérations d’Intérêt Régional (OIR) mobilisent des acteurs du territoire sur des thématiques porteuses de croissance. L’OIR Naturalité, pilotée depuis 2016 par la Région Sud PACA, veut impulser des filières de valorisation locale. Jean-François Gonidec, vice-président de cette opération, nous éclaire sur ses grands principes.

A la base, il existe des OIR, un acronyme de plus pour signifier « des initiatives prises par la Région il y trois ans consistant à mettre en place des dynamiques de croissance dans des secteurs d’activités et des filières implantées localement. D’une façon générale avec les OIR l’idée est de mieux travailler ensemble, d’implanter et de développer des start-up ou des entreprises et d’attirer dans la région des partenaires qui pourraient être au cœur de ces activités. Les industriels, les acteurs du tourisme ou de l’ingénierie culturelle… tout le monde peut être concerné », résume Jean-François Gonidec, co-président de l’OIR Naturalité.

Pôles de compétitivité régionaux

A l’image des pôles de compétitivité à l’échelle régionale, les OIR sont organisées autour de huit thématiques identifiées comme stratégiques, porteuses de croissance et d’emploi pour la Région Sud PACA (schéma ci-dessous). Elles sont animées par un comité d’experts publics et privés qui analysent le tissu économique et les opportunités de développement.

Economie de la mer, énergies de demain, thérapies innovantes…. sur ces filières, l’objectif est de soutenir l’innovation, de concentrer les budgets (publics, privés et européens) et d’encourager des projets structurants pour l’économie de la région.

Voilà pour la théorie. En pratique, le cas de l’OIR Naturalité illustre les synergies mises en place autour d’une filière spécifique. Co-construite avec le pôle d’innovation Terralia, elle s’est fixée pour objectif de faire de la Provence une référence en termes de produits naturels et d’alimentation de qualité.

Favoriser la transformation locale

« Le secteur Naturalité est un écosystème complet intégrant des produits naturels issus de l’agriculture, des activités de transformation, de l’alimentation, de la cosmétique et des éléments plus techniques autour du bio control et des intrants naturels », souligne Jean-François Gonidec.

JF Godinec, co président de l'OIR Naturalité

Jean-François Gonidec, co président de l’OIR Naturalité également Directeur Général des Laboratoires M&L, société de recherche, de développement et de production du groupe L’Occitane, à Manosque.

A l’heure du développement des Projets Alimentaires Territoriaux et des circuits courts, la place des OIR mérite d’être éclaircie. « Il existe deux façons de créer de la valeur ajoutée locale : en créant des filières courtes pour court-circuiter la distribution classique et les intermédiaires. Ou en développant des filières de transformation qui créent de la valeur par rapport à la matière première. L’OIR Naturalité porte plutôt son attention sur cette deuxième partie, même si nous ne nous désintéressons pas des filières courtes et que nous soutenons des programmes de vente de produits bruts », explique Jean François Gonidec.

L’ingénierie industrielle au service de l’agriculture

Exemple concret, la cerise. Sa production en région est importante. « Une grande partie est transformée en confiture. Nous cherchons à savoir s’il est possible de faire quelque chose avec les noyaux. Nous engageons donc des recherches pour voir s’il y a une opportunité de valorisation du sous-produit en circuit industriel court, en Région Sud PACA », poursuit le vice-président de l’OIR.

l'OIR Naturalité travaille sur les cerises

Autre exemple, les études menées avec la filière lavandicole provençale, dont la plupart des exploitations sont aujourd’hui en bio ou en conversion. L’absence ou la réduction drastique de traitement et d’intrants engendre la pousse des mauvaises herbes. Les producteurs rencontrent des problèmes car le désherbage ne peut pas être fait mécaniquement entre les plants, sauf à les abimer. Et manuellement, c’est particulièrement long et éprouvant. « Avec l’OIR nous soutenons des études et le développement d’un système robotisé pour effectuer ce désherbage fastidieux à faible valeur ajoutée », indique Jean-François Gonidec.
Maximiser les opportunités existantes entre les industriels et les filières agricoles afin d’offrir un essor structuré, pérenne et commun, tel est définitivement le mot d’ordre de cette OIR.

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Pour aller plus loin
Les OIR sont gérées en co-présidence entre un élu local et un acteur privé. Pour l’OIR Naturalité, Jean-Francois Gonidec partage la présidence avec Bénédicte Martin, présidente de la commission Agriculture au conseil régional PACA.