la lavande est dans les PAPAM

Les Plantes A Parfum, Aromatiques et Médicinales (PAPAM) ont le vent en poupe. La demande des marchés est très forte, notamment en bio… Alors la filière encourage les producteurs à se lancer dans cette culture bien adaptée au terroir provençal.

C’est en tout cas le message qui a été porté par les intervenants aux Tablées Rondes tenues à Aix-en-Provence le 15 novembre, sur le thème des PAPAM. Organisée par la Métropole Aix-Marseille Provence, cette manifestation a réuni élus, Chambre d’agriculture, techniciens, chercheurs et producteurs, mais aussi l’aval de la filière, avec les entreprises de commercialisation. « Il y a 30 ans, les PAPAM étaient un marché de niche, aujourd’hui c’est une vraie aubaine et une vraie filière » a lancé Christian Burle, vice-président de la Métropole, délégué à l’agriculture, pour ouvrir les débats.

Les nombreux intervenants aux Tablées Rondes à Aix

Une filière bien organisée

Une vraie filière mais des productions très variés… Lavande, sauge et rose pour les plantes à parfum, thym, basilic, romarin et sarriette pour les aromatiques et enfin camomille ou reine des prés pour les médicinales… et des utilisations qui le sont tout autant. Des tisanes aux huiles essentielles en passant par les extraits pour l’homéopathie … les PAPAM intéressent aussi bien l’agro-alimentaire que le secteur de la parfumerie, de la cosmétique et de la pharmacie.

PAPAM en PACA

En France, la production de PAPAM couvre 53 000 hectares. Dont près de 22 000 sont dédiés à la lavande et au lavandin. Drôme, Vaucluse et Alpes de Haute Provence représentent 95% des surfaces pour ces deux plantes.
La Provence brille donc avec lavande et lavandin, sauge sclarée, fleurs de Grasse, et les incontournables plantes aromatiques séchées.
IGP thym de ProvenceAutre atout majeur, les 3 signes de qualité, gages de succès sur les marchés.  Le Label Rouge Herbes de Provence et l’Appellation d’Origine Contrôlée Lavande. Mais aussi la toute récente Indication Géographique Protégée Thym de Provence. (Pour lire l’article de Bleu Tomate sur le sujet, cliquer ici).
Enfin la filière peut compter sur son réseau technique. Les  chercheurs sont à l’œuvre. Par exemple pour le lavandin aujourd’hui confronté au problème du dépérissement. La lutte consiste à retrouver une diversité génétique.  Autre axe de recherche, la mycorhization, voie prometteuse avec le projet MYCOLAV.

Manque de PAPAM BIO

Et la demande concerne aussi les plantes médicinales, où les acteurs cherchent superficies et producteurs. Et pour toutes les plantes à parfum comme aromatiques et médicinales, c’est la production bio qui est demandée. Portées par la vague de retour aux produits naturels, au détriment des produits de synthèse, les PAPAM semblent avoir un bel avenir. Mais pas n’importe comment.

« Quand on parle de plantes aromatiques, on part dans le rêve, on croit que ça pousse tout seul dans la colline, souligne André Dudon, spécialiste des plantes aromatiques, et pionner de la filière provençale. C’est vrai, mais si on veut produire en quantité et en qualité dans le temps, et avoir un bon rendement, il faut vraiment s’inscrire dans une filière professionnelle ».

Les commerçants en redemandent

Et pour susciter les vocations, les sociétés qui commercialisent les PAPAM se disent prêtes à soutenir les producteurs et à s’engager avec eux sur des volumes d’achat. C’est le cas de CEPASCO SPIGOC, installée à Marseille et Aubagne. La PME commercialise  3500 T d’épices chaque année. Et elle souhaite multiplier par deux en 3 ans la production bio.thym et herbes sont des PAPAM
Autre entreprise, Naturex, créée à Avignon et spécialisée dans la transformation d’ingrédients naturels pour l’agro-alimentaire, la nutrition ou les cosmétiques. « Je suis convaincu du potentiel gigantesque des produits naturels dans l’alimentaire, explique Antoine Bily, directeur R&D. Avec le développement de la demande de « nature », des opportunités se présentent aux agriculteurs français ».
A condition, et tout le monde semble d’accord sur ce point, de maintenir la qualité des produits. Car la concurrence étrangère est rude. Mais la recherche et l’innovation sont ici, selon les spécialistes. Avis  aux volontaires prêts à se lancer !


Pour aller plus loin

La filière :
Le Comité des plantes aromatiques et médicinales (CPPARM) réunit l’ensemble des organisations de producteurs nationales des trois filières.
Le Centre Régionalisé Interprofessionnel d’Expérimentation en Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales (CRIEPPAM), organisme technique est lui aussi implanté à Manosque.