Plats préparés par les scolaires dans le cadre du PAT Luberon

En adhérant –à l’unanimité- à Un+Bio, les élus du Parc Naturel Régional du Luberon viennent de faire un pas de plus dans leur ferme engagement en faveur de l’agriculture bio. Ils ajoutent ainsi de nouveaux outils à une panoplie déjà fournie. Objectif ? La transition agricole et alimentaire.

Précurseurs, ils le sont… Peu de structures telles qu’un PNR en sont aujourd’hui à un tel niveau d’action, et beaucoup les prennent en exemple. En quelques années, la volonté des élus de construire un Projet Alimentaire Territorial (PAT°) s’est traduite dans les faits.

Un PAT en marche

Le PAT du Luberon est labellisé, ils ne sont que deux en région PACA, avec celui de Mouans Sartoux (06). Le Parc est aussi membre de l’Organic Food System Program.

le Parc du Luberon et son PAT

Pour son PAT, le Parc est membre du réseau international pour l’alimentation bio

Un réseau international qui étudie et développe les systèmes alimentaires bio. Réseau lui-même partenaire du programme de l’ONU sur les systèmes alimentaires durables. Et parmi les 7 structures françaises engagées dans ce réseau international, aux côtés de laboratoires de recherche, on trouve les communes de Mouans Sartoux, Correns (83)… et le PNR Luberon !

Agir local, penser global

L’artisan de cette reconnaissance internationale, c’est Denis Lairon. Il est l’un des 7 coordonnateurs du réseau mondial. Directeur de recherche émérite à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), ce scientifique internationalement reconnu habite le Luberon depuis des années.

Pyramide alimentation méditerranéenne

Pyramide pour l’alimentation méditerranéenne du consensus international de 2011, ( d’après Public Health Nutrition, 2011)

Par ses travaux, il a contribué à l’adoption par les instances internationales de la diète méditerranéenne. (Lire ici l’article de Bleu Tomate). La dernière étude montrant que les consommateurs de bio ont 25% de risques en moins de développer un cancer, c’est encore lui ! Et il est un fervent soutien de la politique du Parc du Luberon dans son projet de relocalisation alimentaire.

Beaucoup a été fait

Le projet « de la fourche à la fourchette » plonge les scolaires dans la question depuis le champ jusqu’à leur assiette. (Pour voir l’article de Bleu Tomate consacré à cette opération, on peut cliquer ici.) Autre action, « De la ferme à ta cantine ». 30 communes sur les 35 que compte le Parc en régie directe, y adhérent. Diagnostic sur l’alimentation et l’agriculture, formations des « cantiniers », catalogue des producteurs bio… Le Parc impulse, rassemble, forme, informe, accompagne…

le PAT favorise les productions locales

Un échantillon des productions locales dans le Parc

Mais beaucoup reste à faire.

Parmi les engagements pour les prochaines années, le PAT du Luberon se tourne vers les collèges et les lycées. Vers les élus aussi, auxquels il proposera des formations. Comme par exemple, dès le 26 avril prochain, un voyage à Mouans Sartoux, la Mecque de la restauration collective bio ! Et le 25, une visite dans la « Bio Vallée », la communauté de communes du Val de Drôme. Autre dossier, conduit avec le syndicat agricole « Confédération Paysanne », celui d’un lieu d’abattage local.

Le plus d’Un+Bio

Avec l’adhésion à l’association Un + Bio, le Parc participera à l’Observatoire de la restauration collective bio et durable. Un outil qui sera mis en œuvre auprès des cantines de l’opération « De la ferme à ta cantine » afin de réaliser un bilan. Et de mesurer l’avancée de l’introduction du local et du bio en restauration collective sur le territoire. Il bénéficiera d’informations et publications ciblées utiles à la réalisation du PAT Luberon. Il participera à l’échange d’expériences et aux rencontres entre collectivités. Il pourra ainsi en faire bénéficier les communes engagées dans le réseau « De la ferme à ta cantine ».

————————————————————————————————————————————————————————-

Pour aller plus loin

Un + Bio

L’association est née en 2002 à Nîmes. Objectif ? Développer des systèmes alimentaires collectifs de qualité. Comment ? En soutenant l’évolution de la restauration collective vers plus de bio et de local. Le mouvement fédère aujourd’hui de nombreux territoires et acteurs qui font de l’alimentation de qualité un levier de santé publique. Mais aussi de développement économique et agricole et bien sûr de protection de l’environnement.

le PAT pour relocaliser l'agriculture et l'alimentationLe PNR et la bio

1900 agriculteurs
15% d’agriculteurs en bio (3 fois plus qu’au plan national)
15 AOP/IGP
800 000 repas servis chaque année et 6 000 enfants sensibilisés à l’alimentation locale si possible bio


Le PAT

L’alimentation est l’un des 4 axes définis par l’Etat, pour réduire le carbone (avec énergie, habitat et transport).
Le PNR Luberon a reçu 80000€ sur deux ans grâce au label
Parmi les nombreux partenaires engagés : GR CIVAM PACA, Chambres d’Agriculture, réseau BIO de PACA, CPIE, Au Maquis, Le Village, Vacances Léo Lagrange…,
21 PAT labellisés en France

le PAT Luberon avance

Mylène Maurel et Denis Lairon, acteurs du PAT du Luberon

Ils ont dit

Denis Lairon, chercheur à l’INSERM

« On ne peut pas continuer à tuer la biodiversité. On met en danger la vie des gens. Que faisons-nous pour les générations qui viennent ? »

Mylène Maurel, responsable du pôle agri-tourisme-DD au Parc, elle pilote le PAT.

« On est dans un territoire exceptionnel, le Luberon c’est une montagne de santé, avec des productions diversifiées. A part le poisson, on produit tout ce qui constitue la pyramide de l’alimentation méditerranéenne, reconnue par l’ONU comme un régime exemplaire. »

Dans le cadre du PAT, le Parc adhère à Un plus Bio

André Berger, vice-pdt du PNR Luberon, pour l’adhésion à UN PLUS BIO

André Berger, maire-adjoint de Forcalquier, vice-président du PNR du Luberon pour l’agriculture et le tourisme.

« On est portés par l’urgence et l’engagement de la société. Les citoyens attendent de nous la relocalisation de l’alimentation et la prise en compte des enjeux de santé. Les élus aussi sont de plus en plus attentifs à un engagement qui va dans le sens de la société. »

« Le tourisme aussi se développera si nous avons une offre agricole sur le territoire, avec en demande de produits locaux. Mais nous collaborons aussi avec les restaurateurs. Nous avons pris l’habitude de travailler en réseau. »