Brésil, dessin de Marina Galvadao
illustration Marina Gavaldao

Le Brésil vient de passer sous la coupe de l’extrême droite. Sous celle de Bolsonaro, mais il y en a tant d’autres, hélas, en Europe et ailleurs. Depuis deux ans, Bleu Tomate évoque avec vous les initiatives qui raniment notre région d’un souffle écologique et citoyen dont nous voulons témoigner. L’agriculture et l’environnement sont nos sujets premiers mais aujourd’hui nous ne pouvons rester de marbre face à l’actualité.

Car l’écologie n’a aucun sens si elle n’est pas reliée à l’humain. Elle étudie les milieux où vivent les êtres vivants et les rapports qu’ils entretiennent entre eux. Mais que deviennent ces hommes lorsque leur voisin est montré du doigt comme un ennemi ? Quelle empathie garder pour ses proches et l’environnement quand la haine est érigée en dogme ? Quelle compassion conserver pour le vivant ?

Nous avons la chance de compter parmi nos petites tomates bleues Marina, une écologiste brésilienne qui veille de son regard bienveillant et aiguisé sur nos activités et celles de nos clients. Cette tribune est pour elle. Pour lui dire que nous lutterons contre cette étiquette qui va désormais coller à l’image de son pays. Parce que nous savons qu’un vote ne fait pas toute une nation et que l’écologie étant pour nous indissociable de l’égalité entre les peuples, nous ne pouvons passer sous silence ce signal négatif si fort qui dit combien le monde est en souffrance.

Lorsque l’homme est blessé, stigmatisé, il devient agressif et méfiant. C’est au Brésil aujourd’hui d’en supporter les conséquences et notre tour viendra sans doute un jour, malheureusement. Ce jour là, j’aimerais pouvoir dire à Marina que je ne suis pas celui qui me représente, que je ne suis pas celui qui veut diviser ou voit en l’autre son ennemi. La guerre des races et le protectionnisme sont has been.

Nous savons que l’avenir n’a qu’un dirigeant, la nature. Celle que nous sacrifions sur l’autel du capitalisme, celle aussi qui nous rassemblera lorsque nous n’aurons d’autre choix que de la sauver. Face à l’adversité, alors nous serons unis. Je redoute autant cet instant que je ne l’espère. Depuis toujours, je cherche le chemin de ce qui nous rassemblera de façon universelle. Désormais nous devrons nous battre pour qu’il devienne une évidence pour chacun d’entre nous.

Ceci n’est rien dans cet océan de violence dans lequel essaient de nous noyer les extrémistes de tous bords. Ceux qui n’ont aucun égard pour la planète et veulent poursuivre son pillage et sa destruction à leur profit, à commencer par la forêt primaire amazonienne. Ceci n’est rien mais il doit être écrit, dit et crié, parce que nous sommes aussi des femmes, libres et indépendantes, migrantes ou petites filles de migrants et que nous savons combien chaque être vivant aspire à la paix, avec l’autre et avec ce qui nous entoure. Vere ili ne pasos !