Alpes Contrôle et la certification bio

Selon un rapport rendu au ministre de l’Agriculture, l’agriculture bio a des impacts positifs sur l’environnement et la santé, mais aussi sur l’emploi et le tourisme. On s’en doutait. C’est prouvé.

Il manquait d’études scientifiques objectives sur le sujet. Alors Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture a commandé un rapport à l’ITAB (Institut Technique de l’Agriculture Biologique), qui s’est associé à des chercheurs de l’INRA. Au-delà de cette première évaluation, l’idée est d’accélérer la transition agri-écologique et de développer l’AB.

Les conclusions confirment  les réels avantages de l’AB par rapport à l’agriculture conventionnelle.

Le premier point positif… est négatif ! Les chercheurs soulignent en effet l’absence d’impacts négatifs sur la santé et l’environnement du fait de la non-utilisation  de pesticides chimiques et d’engrais azotés de synthèse !

Aubergine agriculture biologique

Le deuxième point positif est la mise en œuvre de processus agro-écologiques bénéfiques en termes de santé, d’environnement et d’emplois.

Des avantages dans plusieurs domaines

Sur les sols, par exemple… grâce à des rotations plus longues et diversifiées, les Bio contrôlent adventices, maladies et ravageurs. Ils apportent aussi de l’azote avec les légumineuses. Et ils stockent plus de carbone organique (10 t de +/ha). Des pratiques qui réduisent l’érosion des sols.

Sur l’eau ensuite : l’agriculture biologique permet une meilleure capacité de filtrage et de rétention de l’eau (la recharge des nappes est améliorée). On note une réduction des nitrates de 30 à 40% et une économie sur le coût du traitement de l’eau de 20 à 46 € l’ha.

Sur la biodiversité aussi…: régulation biologique et pollinisation. Les chercheurs ont évalué les économies sur le coût des traitements anti-ravageurs entre 10 et 21€/ha en grandes cultures.

Sur la santé enfin : l’agriculture bio permet d’économiser entre 62 €/ha et 141 €/ha grâce aux décès par cancers liés aux pesticides évités.

Salade issue de l'agriculture bio

Mais aussi sur l’emploi… Une ferme bio, c’est 2,4 UTA (Unité de Travail Annuel) contre 1,5 UTA en agriculture conventionnelle. Selon les auteurs de l’étude, le coût du chômage évité est entre 19 et 37€/ha/an en grandes cultures.

Sur la société en général… avec une bonne gestion des paysages, l’agriculture bio permet le développement du tourisme, le renforcement du lien social et la mise en œuvre de projets locaux,  tels que la restauration collective, l’éducation à l’alimentation, ou encore l’insertion de travailleurs handicapés.

Rémunérer les services rendus par l’AB ?

Le ministère de l’Agriculture envisage « lhypothèse d’un soutien public au bio fondé sur la rémunération de ses aménités », dans le cadre de la PAC post-2020. Cette étude a mis en évidence les nombreux bénéfices du bio « permettant de justifier un soutien financier reposant sur ces atouts avérés ». Mais il y a encore « des incertitudes et des manques », soulignent les auteurs de l’étude, qui n’ont pu calculer une rémunération des producteurs bio pour ces services environnementaux.

 

Pour aller plus loin

L’étude parle « d’externalités (positives ou négatives).

Externalités positives : on parle d’externalité – ou aménité quand elle est positive – lorsque l’activité de production d’un agent a une influence sur le bien-être d’un autre sans qu’aucun ne reçoive ou ne paye une compensation pour cet effet.

L’AB aujourd’hui

La France est la 2ème agriculture bio d’Europe.

Les chiffres

Rythme de conversions : 21 fermes par jour, croissance du marché 20% par an par rapport au 1er trimestre 2015.

Aujourd’hui, en France, 1,6 million d’hectares sont engagés en agriculture biologique. une surface agricole en agriculture biologique de 5,8% au 30 juin 2016 (contre 3,8% fin 2012, soit une augmentation de plus de 50%).

Le cahier des charges

Les auteurs rappellent le cahier des charges de la filière bio qui interdit l’usage des pesticides, des engrais azotés chimiques ainsi que des semences OGM. Le bio limite aussi le recours aux additifs alimentaires et les traitements vétérinaires par antibiotiques.

Pour lire le rapport,  commandé en juin 2015, aller sur le site d’Actu-environnement.com

http://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-27969-externalites-bio-rapport-itab.pdf