Les 2 et 3 juin, Salon de Provence a reçu la 3ème édition de ce rendez-vous, en passe de devenir un rituel. Toute la richesse et la diversité des productions et des services paysans des Bouches-du-Rhône étaient représentées. Où l’on voit que le bio fait peu à peu son chemin…

Les organisateurs ont failli avoir peur. Avec les terrains gorgés d’eau suite aux fortes pluies des jours précédents, le salon n’a pu ouvrir vendredi comme prévu, amputant l’événement de sa journée inaugurale. Qu’à cela ne tienne. Après un dur labeur pour assainir les terres du Domaine du Merle, c’est sous un chaud soleil printanier que les portes ont finalement ouvert samedi. Un salon de l’agriculture est en général toujours une fête : le public y (re)découvre les saveurs de son terroir, se réapproprie un temps ses racines paysannes. Rappelons quelques chiffres : l’agriculture dans le département, c’est un tiers de la superficie (dont 15 000 ha cultivés en bio), 4 900 exploitants, 18 000 emplois salariés, 10 000 ha de vignes et c’est aussi le premier producteur en France de tomates, salades, olives, courgettes, riz… Urbanisé, le « 13 » ? Certes, mais paysan, aussi, le salon est là pour le rappeler.

Vitalité d’un secteur

Dès le matin, le public avait fait le déplacement, parking plein et familles en goguette, certaines – des « pros », sans doute – venues glacière en main pour pique-niquer sur les tables disposées à cet effet, à l’ombre sous les arbres. On ne va pas détailler ici toute l’offre proposée. Parmi les stands et les rendez-vous, on a vu le fabricant de sonnailles, observé la conduite parfaite des troupeaux de brebis par les bergers et leurs borders collies, admiré la présentation de chevaux de trait, salivé devant les démos de cuisine, déambulé dans le village de vente et ses 120 producteurs, jeté un œil sur l’alignement des vieux tracteurs d’hier (séquence nostalgie), souri devant ces enfants tentant vaillamment de planter une salade, été attentif aux explications données sur le stand de « La Semence bio », pas eu le l’occasion de manger à la Baraque à Burger et ses pourtant très tentants produits bios, passé du temps au pôle innovation avec ces paysans qui inventent les produits transformés et les services de demain, dont cet agriculteur de Saint-Andiol, la Ferme Estienne, qui a mis en service à Orgon un distributeur automatique de fruits et légumes biologiques…. Bref, tenté de cerner ce qui fait la vitalité, les faiblesses et les forces d’un secteur parfois décrié mais dont on a l’impression qu’il s’adapte peu à peu à ce que réclament les consommateurs : avoir des produits tracés, de qualité et de proximité. S’ils sont bios en plus, on applaudit.

« Je suis à fond pour l’agriculture locale ». Martine Vassal

On a accompagné aussi, devoir de journaliste oblige, la délégation officielle lors de l’inauguration. D’accord, ce n’est pas au fil de ce genre de cortège que l’on obtient des scoops. L’exercice est convenu et chacun s’y plie par obligation, c’est la tradition. Mais après le coupage de ruban, on a quand même intercepté la présidente du Conseil départemental. « Alors, madame Vassal, que faites-vous pour favoriser l’agriculture biologique dans les Bouches-du-Rhône ? ». « Je suis à fond pour l’agriculture locale, dans les meilleures conditions de production et avec le moins de pesticides possibles. J’ai développé la plateforme Agrilocal 13, pour valoriser les produits de terroir et développer le bio et le local dans les écoles. Ce dont je suis sûre, c’est que les gens sont demandeurs de produits de qualité », nous a-t-elle répondu. D’accord, on a noté. Le discours n’est pas encore vraiment pro bio, il faut respecter le travail de tous les agriculteurs, mais quelque chose nous dit qu’on y vient doucement doucement…