L'apiculture de M. Perosanz

L’apiculture est un métier-passion. Mais rares sont ceux qui le partagent… au-delà des mers. Convaincu des bénéfices extraordinaires des produits de la ruche, le producteur basé à Nîmes enseigne son savoir faire dans le sud de la France et par delà la Méditerranée, à l’occasion de voyages humanitaires. Rencontre.

Depuis une petite dizaine d’années, Michel pose ses ruches dans le Gard et l’Aveyron. Trouver les lieux propices à une apiculture bio n’a pas été facile, car les pesticides sont très présents sur le territoire. Mais pour sa seconde carrière, il n’était pas homme à se laisser facilement décourager…

L’apiculture, passion née dans l’enfance

 Car la cinquantaine venue, après une expérience bien remplie de commercial Michel souhaite retourner à sa madeleine de Proust : l’apiculture.  « Mes parents avaient un grand jardin potager. On a toujours eu une ou deux ruches au fond de ce jardin : sans compétence technique particulière, juste pour avoir du miel. Moi j’aimais beaucoup ça ». A la cinquantaine, il reprend des études et obtient son BPREA Apicole (Brevet Professionnel de Responsable d’Exploitation Agricole). Lors de sa formation, il acquiert la conviction que c’est en bio qu’il souhaite travailler. Ce qu’il fait dès son installation, fin 2009. Alvéol Miel est né.

Le goût de la transmission

 Engagé, Michel souhaite mettre son expérience au service des autres. Il devient rapidement formateur au Centre de Formation Professionnelle de Promotion Agricole (CFPPA) de Nîmes. Il y accompagne en majorité de personnes en reconversion.  « Des gens sensibilisés à l’abeille, comme moi je l’étais, et qui souhaitent devenir apiculteurs. Ou des personnes avec un projet pluriel : maraichage et apiculture, par exemple ». Cela lui permet d’assouvir son goût de la transmission mais il doit respecter le programme du Ministère, qui présente les différentes formes d’exploitation des ruches, du conventionnel au bio.

l'apicultureAlors, pour les plus curieux, professionnels ou novices souhaitant découvrir l’apiculture spécifiquement bio, il accueille le public sur ses ruchers pour faire découvrir son savoir faire d’éleveur et de protecteur d’abeilles, utilisateur de méthodes le plus naturelles possible. Ainsi, il partage avec ses stagiaires sa connaissance sur l’emploi des produits dérivés de la ruche, comme le propolis, utilisé pour soigner les abeilles.

Un engagement au-delà des frontières

 Son crédo : poser le bon diagnostic. Et traiter avec des produits le plus proches possibles de ceux secrétés naturellement par la ruche.  «Bien sûr, nous sommes obligés de traiter. Et même avec ce type de produits naturels, nous modifions l’équilibre de la ruche. Mais moins nous utiliserons d’intrants chimiques, mieux les abeilles se porteront et plus les productions que nous vendrons seront saines».

Connu dans le milieu apicole pour son dynamisme, sa générosité et son expertise, des organisations humanitaires lui ont proposé des missions. Qu’il a acceptées avec enthousiasme. Comme bénévole, pendant la période de repos des ruches, il intervient ainsi dans plusieurs pays d’Afrique pour développer l’élevage des abeilles et impulser des solutions d’alimentation dans des pays qui en manquent cruellement.

Transmettre et recevoir

Il a réalisé notamment une première mission au Togo dans la région centrale du Kloto.

Michel Perosanz, apiculteur au grand coeurIl y dispense au sein de la coopérative Coop-ca- aeh une formation de formateurs dans une coopérative agricole pour développer les compétences d’élevage des ruchers dans un pays où la culture est encore celle des chasseurs cueilleurs. Les formateurs ont ensuite la charge de relayer ces techniques dans les villages.

Une seconde mission l’a conduit au Benin pour installer des ruches dans un orphelinat de la ville d’Alekpo. Il apprend au personnel encadrant à récupérer le miel mais également le pollen et la propolis, à destination des enfants puisque ceux-ci ont d’excellentes qualités nutritionnelles. « Ma plus belle expérience », dit-il. Michel Perosanz a également posé ses valises en Algérie et a déjà un autre projet pour le Costa Rica. Les missions dépendent des besoins spécifiques propres à chaque pays.

Quoiqu’il en soit, il en retire toujours une grande satisfaction.  « Cela prend du temps mais ce sont toujours pour moi des expériences humaines et d’apprentissages réciproques très riches ». Ces échanges lui permettent aussi d’enrichir les formations qu’il dispense sur ses ruchers.

 

En savoir plus

Michel Perosanz – Alvéol Miel

34 rue Catinat – 30000 Nîmes

06 84 58 31 86

le.triangle.doc@gmail.com