L’éco-truck de la métropole Aix Marseille s’est posé le 12 octobre sur le parvis de la Médiathèque de Miramas. Présent dans le cadre de la Fête de la Science, il explique le changement climatique sous forme ludique aux petits… et grands. Avec tout le matériel pour expérimenter, réfléchir et découvrir !
C’est un bel utilitaire tout blanc, avec marqué en gros sur ses flancs, « L’environnement notre défi commun ». A l’intérieur, du petit matériel, des graphiques et des animateurs… Objectif de l’après midi : expliquer aux enfants (notamment, mais on a aussi croisé des grands !) ce que signifie le réchauffement climatique, les gaz à effet de serre et leurs conséquences. Tout l’enjeu est de faire prendre conscience des actions à mener, sans rester dans les constats alarmistes. Des solutions existent, pour chacun, à chaque niveau.
Une sensibilisation en milieu scolaire
Christophe Bouton et Patricia Giraud, du Service Pédagogie et Environnement de la Métropole, sont là pour jouer leur rôle de médiateurs. « Tout au long de l’année, nous intervenons à la demande des écoles, dans le cadre d’un partenariat avec l’Education Nationale, et auprès des communes, notamment sur la zone Miramas/Istres/Fos/Port St Louis/Saint-Chamas. Nous couvrons de la maternelle au lycée. C’est nous qui réalisons les supports mis à disposition des équipes pédagogiques. En tant qu’éducateurs à l’environnement, nous montons un projet avec l’enseignant. Notre intervention se fait tout autant en classe qu’en extérieur. Et nous traitons tous les sujets relatifs au développement durable : l’énergie, l’eau, les déchets », détaille Christophe.
Aujourd’hui, plus de 100 classes bénéficient de ce dispositif. Les sorties se déroulent aussi bien dans les Calanques, qu’en Crau ou en Camargue. Tous les milieux naturels sont abordés, forêts, zones humides, zones sèches.
Comprendre pour agir
Le premier atelier regroupe 4 jeunes. Ils vont expérimenter ce qu’est réellement le réchauffement climatique. Les photos affichées parlent de glaciers, de banquise, d’inondations, de tempêtes, de biodiversité.
Christophe explique très simplement les éléments en jeu : la terre, son atmosphère et l’existence du gaz à effet de serre, présent depuis toujours. Pour cela, un saladier, un verre d’eau et un thermomètre, pour surveiller la température sous le saladier. Il confie aux enfants du bicarbonate de soude auquel ils vont mélanger du vinaigre blanc. Tout est replacé sous le saladier, et rapidement ils constatent que la réaction chimique produite fait monter la température. Il s’agit alors qu’ils comprennent ce qui peut, dans notre quotidien, produire ces mêmes effets. Les réponses fusent à chaque proposition de Christophe.
Faire les bons choix
Ils passent alors au second atelier, au cours duquel ils vont devoir choisir les actions qu’ils peuvent mener chez eux, et les conséquences qu’elles peuvent avoir. Chacun se prend au jeu et Patricia commente avec eux les choix qui ont été fait, en précisant systématiquement dans un langage compréhensible par son auditoire ce que cela signifie.
Pour les animateurs de l’après midi, il est important d’amener les enfants à faire des constats, mais surtout à proposer des solutions qui soient construites pour et autour de l’enfant. « Pas question de renforcer leur éco-anxiété », nous dit Christophe. « Le retour que nous avons, c’est à la fois une curiosité enthousiasmante, mais aussi une tristesse qu’il nous faut alors combattre. Nous sommes là pour les aider à comprendre les enjeux pour qu’ils sachent comment agir ».
Un public déjà sensibilisé… mais les autres ?
C’est alors au tour d’Alice, en CP, d’expérimenter. Au quizz, elle commettra peu d’erreurs. « Nous constatons qu’en fait les enfants sont beaucoup plus informés que ce que nous imaginons. Ils sont également réceptifs à ces sujets. Bien sûr, l’environnement familial pèse sur cette sensibilité, mais ils ont également un rôle à jouer auprès de leurs parents », dit Patricia. Malheureusement, ceux qui auraient besoin de découvrir le sujet ne sont pas nécessairement ceux qui vont se présenter devant l’éco-truck. Alors il faut continuer à sillonner le département, avec parfois, reconnaît Christophe, « des moments de découragement devant l’ampleur de la tâche et le rejet d’une partie de la population des jeunes… Ceux qui manquent de lien social ne se sentent pas concernés par ces sujets. Alors on continue ! ». Leur mission existe depuis plus de 10 ans.
Des enseignants engagés
Awa Gadio est professeure des écoles à l’école Paul Cézanne de Miramas, classée en Zone d’Education Prioritaire (ZEP). Elle mène depuis 3 ans avec ses classes de CM1-CM2 des projets avec la Métropole, autour des thèmes « Mer et Littoral » et « Air et Pollution ».
Elle me confirme que ses élèves sont très motivés, curieux de ce qu’ils ne connaissent pas. A la question « quel est votre objectif », elle répond simplement : « Je souhaite les amener à prendre conscience de leur rôle. Comprendre qu’ils sont acteurs de leur avenir. Leur expliquer ce qui peut se passer si on ne change pas de trajectoire ». Et la motivation est là ! Travailler tous ensemble sur un projet commun révèle des ressources insoupçonnées chez ces enfants. Elle raconte par exemple que la rédaction du rapport amène certains élèves à se consacrer avec enthousiasme à l’écrit, discipline qui ne présentait pourtant pas beaucoup d’attrait à leurs yeux.