Avignon : Local en bocal fête ses 10 ans !

bocaux de soupe de Local en bocal

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bocaux de soupe de Local en bocal

Local en bocal est née sous un triple credo : production et vente locales, création d’emplois et lutte contre le gaspillage.  En 2016, Charlotte Trossat et ses deux salariés visaient 100 000€ de chiffre d’affaires. À 15 en 2025, ils atteignent 1,2 million… et sont toujours fidèles à leurs principes !

Une décennie que Charlotte Trossat a lancé sa conserverie de légumes bio à Avignon (lire ici notre article de 2016). À 35 ans, l’ingénieure agronome qui connaît très bien le monde agricole se lance dans celui -alors inconnu- de l’entreprise. « Le projet de départ a été largement dépassé », constate aujourd’hui la créatrice de Local en bocal.

locaux de Local en bocal à Avignon
Local en bocal est installée à Agroparc à Avignon. Les locaux sont réaménagés et décorés pour fêter les 10 ans de l’entreprise ©JB

« Charlotte porte des valeurs
et des convictions »

Et la réussite est reconnue par la République ! Ce 7 novembre, Charlotte se voit remettre la médaille de l’Ordre du Mérite par la maire d’Avignon, Cécile Helle. Pour l’élue, cette médaille récompense une femme exemplaire, « figure inspirante pour les jeunes filles », car elle conduit sa propre aventure humaine, professionnelle et citoyenne dans le monde économique, où les femmes sont encore très minoritaires.

« Charlotte fait preuve de qualités humaines, elle porte des valeurs et des convictions et croit qu’un autre monde est possible », poursuit Cécile Helle.

Cécile Helle maire d'Avignon et Charlotte Trossat, fondatrice de Local en bocal
Cécile Helle, maire d’Avignon, remet à Charlotte Trossat, fondatrice de Local en bocal, la médaille de l’Ordre du Mérite ©JB

Des valeurs largement partagées, puisque la Ville d’Avignon a fait le choix de servir à plus de 4000 scolaires par jour les soupes, compotes et autres sauces tomates concoctées par Local en bocal. Des produits locaux et bio.

Manger sain et lutter
contre le gaspillage alimentaire

L’idée de départ de Charlotte Trossat : acheter aux agriculteurs alentours leurs légumes « écartés », moches ou pas au calibre, pour les valoriser par la transformation. Histoire de ne pas les jeter ! Par principe, elle ne traite qu’avec les bio. Aujourd’hui une soixantaine d’agriculteurs dans un rayon de 150 km.

Des légumes non calibrés que les agriculteurs ne peuvent pas toujours vendre ©JB
Des légumes non calibrés que les agriculteurs ne peuvent pas toujours vendre ©JB

Aux soupes du début se sont ajoutés bien d’autres produits, avec les tartinades, pots pour bébés et desserts. Ou encore les légumes cuisinés et   au naturel comme les pois chiches que les clients s’arrachent.

Des relations de respect avec
tous les partenaires

Agriculteur bio membre de la SCOP « Des pieds et des mains », à Barbentane (13), Matthieu Jayet-Gendrot a adhéré au projet dès sa création. « L’idée de pouvoir valoriser la production et de la diversifier, explique le maraîcher, même si chez nous les « écarts » ne représentent que 5% de la production, c’est intéressant ».

De plus, Local en bocal propose un calendrier en fonction des besoins pour la saison suivante, et travaille aussi à façon pour les agriculteurs en transformant leurs légumes en gaspacho ou caviar d’aubergines vendus notamment dans le magasin de producteurs le Masss.

les autoclaves de Local en bocal
Pois chiches, soupes et autres préparations passent par les autoclaves ©JB

« J’apprécie beaucoup l’éthique dans la relation, le respect des agriculteurs poursuit Matthieu. C’est agréable de travailler avec eux, c’est une équipe dynamique, positive, ils sont contents d’être là ! Il n’y a pas que du professionnel mais aussi des valeurs communes ».

Quand la rentabilité faiblit

Malgré les ventes qui explosent et les bonnes relations avec les clients et les fournisseurs, Local en bocal a connu quelques turbulences. La crise du Bio et la hausse des charges ont plombé la rentabilité.

La légumerie de Local en bocal
Dans la légumerie, les opérations se font à la main en fonction du programme établi pour la journée ©JB

Dans la légumerie où il faut laver et trancher les légumes, à l’empotage comme à la cuisson et encore à l’étiquetage, la plupart des opérations s’effectuent à la main. Ce qui induit des tâches pénibles pour les salariés et des coûts de production élevés qui se répercutent sur les prix.

Rendez-vous dans 10 ans

Des nuages qui devraient se dissiper, car un investisseur doit permettre d’installer des machines pour produire avec la même équipe, mais avec une meilleure rentabilité.

Alors quand on lui demande comment elle imagine Local en bocal dans 10 ans, Charlotte répond dans un sourire : « dans 10 ans j’espère qu’on sera toujours droit dans nos bottes, avec les mêmes exigences sociales et environnementales ! » 

Les petits plus de Local en bocal

-Les producteurs bio et locaux sont en moyenne à 30 km de l’atelier
-Tous les produits sont labellisés Bio et certains Bio Cohérence
-Les conserves bio sont cuisinées sans additif et sans arôme artificiel
-Tous les déchets sont triés et revalorisés, ceux de la cuisine sont compostés et utilisés par un agriculteur
-Le lavage et la réutilisation des bouteilles (question complexe) est à l’étude
-Les livraisons sont mutualisées ou réalisées (à Avignon) en vélo-cargo
-Local en bocal est une entreprise d’Insertion.

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