
7e édition pour ce festival d’automne, dédié à l’alimentation en Durance-Luberon. Cette année, une cinquantaine de structures se mobilisent autour d’un objectif : un avenir alimentaire désirable ! Ce 4 octobre, Bleu Tomate a suivi pour vous la ruche des initiatives et le palmarès du défi Miam, à Apt.
Apt le samedi matin, jour de marché, ressemble déjà à une ruche. Mais sur cette place tranquille, c’est une tout autre ruche qu’animent autour du Parc naturel régional du Luberon des associations aptésiennes, la MJC ou encore le magasin local de producteurs.


Si vous vouliez discuter de l’accès aux terres agricoles avec Terre de liens, ou en apprendre un peu plus sur la différence entre céréales et légumineuses, le Projet Alimentaire Territorial, la diète méditerranéenne ou tout savoir du magasin Luberon Producteurs, c’est là qu’il fallait être ! On pouvait même casser la croûte sur place, avec bien sûr, des produits locaux et sains.
Un challenge convivial et savoureux
Et puis les acteurs du défi Miam se sont vus remettre leurs prix. Une semaine ! Elles et ils avaient une semaine pour expérimenter une nouvelle façon de manger. Cinq repas à confectionner avec moins de protéines animales, mais un bon équilibre alimentaire, et des produits locaux et de saison. L’occasion de découvrir de nouvelles recettes, de bonnes adresses, et de partager amicalement toutes ces expériences au sein du groupe !


Une dizaine de familles a joué le jeu, pour la plupart déjà sensibilisées à la question. « Ça donne envie d’aller plus loin, on a envie de se revoir, de partager à nouveau » se réjouit Solange Linhard, coordinatrice à la MJC Archipop. Pascale Hery est apicultrice et associée au magasin Luberon Producteurs. Elle a inventé une compotée de jujubes et cuisiné un dahl de riz sans lait de coco, mais avec des feuilles de figuier pour une note gustative.
« Et je compte bien préparer dès la semaine prochaine le riz à la portugaise qu’a proposé Nicolas (ndlr : un autre membre du défi, cuisinier de métier). Bien sûr c’était un peu contraignant de chercher sans cesse des idées, et de photographier tous nos plats. Mais c’était stimulant, et ça permet de s’ouvrir à d’autres horizons culinaires ».
La cuisine en partage
Jean-Louis Lemaitre, lui aussi, a trouvé le défi stimulant, d’autant qu’il a été victime d’une panne de gaz et a dû s’organiser ! Adrien Audibert, de Roussillon, avait déjà suivi une formation en cuisine végétarienne. Il connaissait donc le jeu des équilibres alimentaires entre produits, notamment l’association céréales/légumineuses.


« Le défi m’a permis de mettre de la nouveauté dans ma cuisine. Et puis travailler sur l’esthétique m’a beaucoup plu, explique-t-il. C’était nouveau mais motivant pour moi de faire des photos de mes plats, ce que je ne partage pas d’habitude ». Il en a profité pour élargir cette expérience à la famille et aux amis, et va bientôt cuisiner avec les membres d’une association du village. L’occasion d’expliquer la cuisine végétarienne et de lever quelques tabous. Et semer peut-être, quelques graines chez des consommateurs encore peu au fait des enjeux agricoles et alimentaires.
Au-delà des citoyens déjà concernés
C’est bien le défi du festival « Vivant ! » Aller au-delà des citoyens déjà concernés. Et ce, même si le nombre d’acteurs impliqués est déjà important sur le territoire Durance-Luberon. Associations, collectivités locales, producteurs, AMAP, épiceries solidaires, jardiniers, structures culturelles, sociales et agricoles bio, cinéma, collectifs, écoles et médiathèques… ! Ils sont légion sur ce territoire à s’être emparés du sujet ! Mais agir auprès des scolaires et des cantines est un bon moyen de toucher les parents pas encore au fait de ces enjeux.


Et les enjeux sont de taille ! « Notre santé dépend en grande partie de notre alimentation et nos choix influent directement sur notre environnement –les paysages, l’économie locale, la biodiversité »– analyse Julie Rigaux, chargée de mission Projet Alimentaire Territorial (PAT) au Parc naturel régional du Luberon. « Si on met de la conscience dans nos choix alimentaires, notre pouvoir d’agir est loin d’être anodin ».
Acteurs pluriels, objectifs communs
Autre approche mais même objectif, chez Terre de liens. L’association collecte des fonds pour acheter des terres et y installer des agriculteurs qui cultivent en bio. « À court terme, on préserve un potentiel nourricier, précise Mylène Maurel, bénévole à l’association. À long terme, elle agit pour un changement de modèle agricole et tente de reconnecter les agriculteurs à la société civile ».


Autour d’Apt, d’autres projets sont déjà en route, comme l’organisation de cueillettes solidaires. Ou encore celui initié par le Vélo Théâtre, qui veut réunir citoyens et artistes autour de la question alimentaire, en partenariat avec les associations Au Maquis de Lauris, et Transition en Pays d’Apt. Ambition : mettre en place des actions pour rendre plus accessible une bonne alimentation.
« Vivant ! » c’est jusqu’au 26 octobre. Encore des dizaines d’occasions de participer à « des buffets fastueux, des fêtes joyeusement populaires, des ciné-débats passionnants, des conférences enthousiasmantes, des rencontres paysannes inspirantes et de vrais temps de travail sur le foncier nourricier »… C’est la promesse de ce festival, d’Avignon à Forcalquier et de Pernes-les-Fontaines à Aix-en-Provence.