Cinq ans après l’incendie qui a détruit mille hectares de forêt autour de Sausset-les-Pins, le 4 août 2020, l’association Replanter notre forêt Provençale et le moteur de recherche Ecosia ont donné rendez-vous à tous les amoureux de la nature. Objectif : planter cent arbres.
Le lieu : une nouvelle parcelle entre le plateau du Grand Vallat et le plateau de Boumandariel. Les habitants de Sausset, mais aussi d’autres communes ont répondu présents, avec tout l’équipement nécessaire à la plantation.
Le choix d’associer les habitants à cette opération
Julien Altero est pompier professionnel depuis de nombreuses années. « J’étais présent ce jour du mois d’août 2020. Et ce que j’ai vu m’a terriblement marqué. 2 ans après, je créais mon association afin d’agir concrètement ». Aujourd’hui il accueille parents et enfants autour d’un petit déjeuner et explique sa démarche.
« Les incendies sont le plus souvent causés par l’homme et surtout son imprudence. Barbecues, mégots, travaux provoquent des étincelles fatales… Nous pouvons toutefois limiter leur impact grâce à des coupe-feux végétalisés, avec une flore adaptée. C’est exactement ce que nous mettons en place sur ce projet ».
Ecosia, mécène de l’opération
ECOSIA, le moteur de recherche, consacre 100 % de ses bénéfices à la protection du climat et à la plantation d’arbres. C’est le partenaire financier de cette opération de replantation. 10 000€ ont été investis dans cette action, permettant la mise à disposition de cent arbres provenant de pépinières locales.
Installés en Allemagne, nous intervenons dans 35 pays, et en France pour la deuxième fois, explique Antonia Burchard-Levine, chargée de projet « plantation d’arbres » chez Ecosia. Nous sélectionnons les zones nécessitant un travail de reforestation, puis collaborons avec les partenaires locaux qui connaissent très exactement leurs besoins ».
Choisir des espèces résilientes à la sècheresse
Il ne s’agit pas simplement de remplacer ce qui a été perdu, mais de reconstruire plus intelligemment. « Nous créons des forêts capables de résister aux futurs incendies, de nourrir la biodiversité et d’aider les communautés à s’adapter au changement climatique, précise Antonia. D’autres sites, situés au cœur de la région de la Côte Bleue, particulièrement exposée aux risques d’incendie, sont d’ailleurs actuellement envisagés pour de nouvelles initiatives de replantation ».
Le choix pour Sausset s’est porté sur des essences qui seront adaptées au réchauffement climatique, mais qui ont également comme particularité d’être résistantes au feu. Et leur symbolique est très forte : oliviers, arbousiers, chênes kermès, chênes verts, amandiers. La zone choisie a déjà fait l’objet d’une première campagne de plantation à la fin de l’année 2020, et les résultats sont là : les arbres plantés ont poussé, ont forci et font face de manière optimiste à la zone de végétation basse que l’on aperçoit sur l’arrière, et que le feu avait dévasté.
Sausset-les-Pins s’engage dans une gestion pilotée de ses espaces
Plutôt que de restaurer immédiatement les terrains brûlés, l’objectif de ce projet est d’anticiper les prochains risques, en accompagnant les territoires vers une meilleure adaptation au changement climatique. Christelle Burriat, Adjointe à l’Environnement, nous précise d’ailleurs que le terrain, propriété de la commune, fait partie d’un ensemble plus vaste de près de 80 ha dont la gestion va être confiée à l’ONF. Les pratiques dans les espaces forestiers changent. Plutôt que de mettre en œuvre des interventions lourdes, il est de plus en plus question désormais de laisser la forêt se régénérer naturellement. Ses capacités de résilience sont avérées, malgré le contexte climatique qui la fragilise.
Audrey, maman attentive, veille à ce que ses fils -Marin et Mallow- plantent correctement l’arbre qu’ils ont choisi. « Nous avons emménagé quelques mois après l’incendie, mais cet épisode a durablement marqué le quartier qui a vu le feu frôler les maisons. C’est un endroit où nous venons souvent en famille, et planter cet olivier est pour nous un symbole fort, un acte important vis-à-vis de nos enfants. »
Et après ?
Planter est une chose, garantir le succès des plantations en est une autre. C’est pourquoi les pompiers, très engagés sur ce projet, ont en charge l’alimentation de 5 citernes à eau pour permettre l’arrosage des jeunes plants, du moins au début de leur mise en place. L’entretien est assuré par les agents des Espaces Verts de la Ville. Ecosia de son côté assure le suivi technique des plantations avec le contrôle régulier d’un ingénieur.
Ces démarches qui associent les citoyens et surtout les enfants ont pour principale vertu de rendre concret l’engagement de chacun dans la préservation de l’environnement. Ne sommes-nous pas tous des colibris ?
