À 50 ans, le Conservatoire des Espaces Naturels PACA porte toujours la voix du vivant

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À 50 ans, le Conservatoire des Espaces Naturels PACA porte toujours la voix du vivant Bleu Tomate

L’occasion était trop belle : profiter des 50 ans du CEN PACA pour redécouvrir toute sa palette d’activités. Gestion d’espaces naturels bien sûr, mais aussi études scientifiques et animations auprès du public. La tâche est immense mais passionnément accomplie par salariés et bénévoles.

Agir dans la Région Sud,
territoire exceptionnel de biodiversité

Émeline Pujolas, en charge de la Vie Associative et du développement du mécénat nous reçoit dans les locaux du CEN, situés en face de la fondation Vasarely à Aix. « Le CEN PACA est l’aboutissement de la vague de protection de la nature qui se développe dans les années 1970, et le fruit du regroupement de deux associations. Il est créé officiellement en 2011 avec des missions définies de manière précise : connaître, protéger, gérer, valoriser et accompagner. »

La région Sud est un territoire exceptionnel de biodiversité. Elle abrite plus de la moitié des espèces d’amphibiens, d’oiseaux, d’insectes, et environ les trois quarts des espèces de mammifères, de reptiles et de plantes de la France continentale. A contrario, c’est aussi la Région où les pressions humaines et les menaces sur la nature sont les plus fortes.

« Face à l’accélération du changement climatique et du déclin de la biodiversité, poursuit la chargée de mission, notre rôle est de favoriser l’équilibre entre l’Homme et la Nature et de maintenir un patrimoine naturel vivant pour les générations actuelles et futures. »

À public nouveau, missions nouvelles

Le CEN est très présent sur le territoire. Il gère 116 sites naturels, dont une réserve naturelle nationale et deux réserves naturelles régionales. Depuis quatre ans, il mène de manière originale une démarche de formation de conservateurs bénévoles. Il s’agit en fait de s’appuyer sur des volontaires à qui est confié un rôle de veille sur des secteurs identifiés. « Nous accompagnons ces conservateurs bénévoles à participer à la surveillance d’un site naturel dont ils ont la charge : possible braconnage, abandon de déchets, suivi d’espèces, participation à des réunions, etc. Ils sont accompagnés par des salariés du CEN, mais leur présence démultipliée nous permet d’agir au plus vite. Pour renforcer notre présence sur le terrain, développer notre réseau de bénévoles est donc une nécessité. »

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Nature en sCENe 2025 – Crédit photo Émeline Pujolas

Élargir le cercle des citoyens engagés

C’est désormais un objectif clairement fixé, accroître leur nombre. Le CEN souhaite renforcer sa visibilité, et pour ce faire il doit s’ouvrir sur des personnes pas nécessairement naturalistes, mais qui pourront apporter leurs compétences au sein de la structure. « Pour nos 50 ans, nous avons sollicité nos bénévoles. Par exemple, c’est l’une d’entre eux qui a réalisé le logo de notre année anniversaire. Lors de notre journée du 4 octobre, nous avons pu constater que la demande des citoyens était très forte pour s’engager dans des actions de protection de l’environnement. Cela nous conforte dans notre projet d’emmener avec nous de plus en plus de personnes naturalistes ou non, tout le monde « amoureux du Vivant » peut s’engager. »

Protéger et restaurer les territoires

Sauvegarder et préserver passe par une action renforcée d’acquisition et de gestion d’espaces. L’accessibilité de ces milieux est aussi un pari avec, par exemple, la réalisation en 2024 d’un sentier adapté sur le site des Paluds de Courthézon.

Mais le cœur du réacteur est sans conteste l’intégration du changement climatique dans les actions de préservation ainsi que dans l’accompagnement des territoires, afin de les rendre plus résilients et d’atténuer les effets de ces changements. Cela passe par l’adaptation de ces territoires, par la protection, la restauration d’un fonctionnement naturel et durable des écosystèmes et le maintien de leur naturalité. Pour valider ses travaux et ses orientations, le CEN s’appuie sur les compétences réunies d’un Conseil Scientifique (voir encadré).

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La Durance – Crédit photo Émeline Pujolas

Visibilité et synergie, une nécessité

Pour Émeline, tous les acteurs qui défendent le vivant ont intérêt à regrouper leurs forces et mutualiser leurs moyens. C’est la raison pour laquelle il est indispensable de renforcer leur présence et leur poids au sein de notre société. Les défis sont nombreux avec des pratiques qui ont changé, un usage plus « consommateur » de la nature depuis le COVID, l’évolution des mentalités. Pour le CEN, la décision de se rendre plus visible pour un public non averti est donc essentielle. Les actions de communication seront donc renforcées, et la mise en place de groupes de bénévoles locaux permettra de diffuser encore plus largement la « bonne parole ».

Son ADN : la préservation de la biodiversité avant tout

Le CEN bénéficie d’un capital confiance incontestable de la part de ses partenaires, de ses adhérents, de ses bénévoles. Son positionnement est plutôt celui d’un organisme favorisant la concertation que le militantisme. Cet engagement lui permet ainsi de collaborer harmonieusement avec collectivités locales et chambres d’agriculture, tout comme avec la SAFER où il dispose d’un siège au sein du Comité Technique d’attribution de terres agricoles. L’objectif reste identique : conserver et fédérer.

Photo de 1 : Durance – Émeline Pujolas

Le Conseil Scientifique est composé de représentants des organismes suivants : l’IMBE, le Musée National d’Histoire Naturelle, le Conservatoire Botanique National Alpin, l’INRAE, le WWF, l’Association Air Climat, les Mines St Etienne, la Tour du Valat, le Parc Naturel des Ecrins, le CERIA

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