Tel était le titre de la conférence tenue le 5 mars dernier à Apt, co-organisée avec le Parc du Luberon. Une centaines de personnes est venue écouter et débattre avec les conférenciers des Greniers d’Abondance. Au menu, « les impacts du système alimentaire sur l’environnement et sur la santé ».
Les intervenants se sont attachés à définir notre système alimentaire, son impact, ses vulnérabilités et les solutions possibles.
Notre système alimentaire aujourd’hui, agro-industriel, repose sur une grande complexité (15 ingrédients pour fabriquer un yaourt à la fraise !). Il est spécialisé (par pays ou/et par région) et vorace en énergies. Non seulement les sols –appauvris par l’usage de produits chimiques- mais aussi l’eau, le carburant pour la logistique et le transport sont largement consommés. En bout de chaîne mais aussi tout au long du processus, déchets et gaspillage se multiplient.
Un système alimentaire défaillant et vulnérable
Ces caractéristiques, selon les conférenciers, entraînent sur l’environnement et la santé, des conséquences « qui altèrent nos conditions d’habitabilité de la planète ». Déforestation, émissions de gaz à effet de serre, pollutions et épuisement des ressources sont à mettre à son passif. Construit pour nourrir la population, il est aujourd’hui défaillant dans un nouveau contexte. Une partie de la population n’a pas un accès suffisant à l’alimentation, tandis qu’une autre est en surpoids ou en obésité. Sans parler des maladies liées aux pesticides, et à leur coût.
Un système alimentaire qui est aussi vulnérable, pour les membres des Greniers de l’Abondance. 6000 plantes ont été cultivées historiquement, mais aujourd’hui neuf seulement constituent les 2/3 des cultures. Les terres agricoles s’érodent et les tensions internationales (guerres, crises sanitaires ou financières) ont déjà montré la fragilité du système.
Développer des systèmes alimentaires locaux et vertueux
Après un tel constat, les intervenants développent des solutions. Pour eux, de nombreux travaux et études montrent qu’un avenir agroécologique peut résoudre les difficultés. Notamment les scenarii de transition agricole et alimentaire locale. Un exemple : la réduction par deux de notre consommation de viande réduit de même la surface agricole nécessaire et la production de GES. Autres pratiques vertueuses : diversification, rotations et associations des cultures, couverts, agroforesterie ou polyculture/élevage…
Bref, en re-territorialisant nos systèmes d’alimentation, nous gagnons une plus grande autonomie et allons vers une plus grand sécurité alimentaire. La tâche n’est pas simple. Règles du commerce international et traités, concentration du pouvoir économique et politique, lourdeur du système et difficultés de le reconvertir sont autant d’obstacles.
Mais à l’échelle locale et des territoires, de nombreux outils existent. L’accès au foncier, l’aide à l’installation d’équipements, de locaux de stockage et de distribution, la restauration collective peuvent être mis en œuvre par les collectivités.
Sur le territoire du Luberon, le Parc naturel régional du Luberon et son projet intitulé « Alimentation méditerranéenne au cœur des transitions agroécologiques » fédèrent de nombreuses volontés. La Ville d’Apt s’y inscrit pleinement. (Lire ici notre article sur ces initiatives).
