Capteurs d'AtmoSud

Depuis 50 ans, cet Observatoire mesure la qualité de l’air dans la région. Il informe les acteurs pour favoriser leurs actions. Aujourd’hui, il invite les citoyens à s’investir à ses côtés. A l’occasion de cet anniversaire*, Bleu Tomate a voulu mieux connaître la vigie de l’air du Sud.

Fin janvier, AtmoSud réunissait à Marseille les acteurs de terrain et partenaires afin de célébrer ses 50 ans d’existence. Un demi-siècle de mesures de la qualité de l’air pour cette association loi 1901 composée de 4 collèges : l’Etat, les collectivités, les industriels et les associations. Un partenariat qui garantit indépendance et transparence.

Un maillage régional

Le site de cet Observatoire de référence, agréé par le Ministère de la Transition écologique, publie toutes les mesures, toutes les données. Chacun peut y trouver modélisations et cartographies de l’état et de la prévision de la pollution.

station de mesures

A Marseille, l’une des stations de mesures de la qualité de l’air ©AtmoSud

Pour ce faire, sur tout le territoire régional, 70 stations permanentes enregistrent les données 24h/24 et 7 jours sur 7. AtmoSud qui emploie 60 techniciens et ingénieurs conduit également des campagnes de mesures temporaires afin éclairer des situations locales spécifiques. Les données sont ensuite traitées.

Santé et climat : les missions évoluent

L’Observatoire ne se contente pas de fournir des données. Au-delà de l’information et de la sensibilisation, son rôle est aussi de conseiller les acteurs en faveur de la qualité de l’air et de la lutte contre le dérèglement climatique. Il met alors à leur disposition les outils d’aide à la décision. Par exemple les cartographies de pollution pour déterminer les zones à enjeux et les populations exposées aux seuils sanitaires. Ou encore l’évolution des émissions de polluants et de gaz à effet de serre.

campagne de mesures

Campagne de mesures sur l’Etang de Berre ©AtmoSud

Et lorsque les collectivités ou l’Etat mettent des plans en oeuvre,  il réalise le suivi de la performance de ces actions au fil de l’eau. Une aide précieuse pour suivre le niveau d’ambition fixé. Autre activité nouvelle, la formation auprès des acteurs de terrain. Elus, techniciens de collectivités ou industriels peuvent ainsi intégrer la question de la qualité de l’air en amont de leurs décisions.

Les citoyens dans l’air du temps

La participation citoyenne : voilà un objectif récent pour AtmoSud. Sur son site tout d’abord, grâce à l’onglet « SignalAir », toute personne peut signaler une nuisance. Qu’elle soit olfactive ou visuelle (et  même sonore), qu’il s‘agisse d’un panache de fumée industriel, ou d’un brûlage de végétaux. L’information sera intégrée à la banque de données et suivie, voire transférée vers les acteurs locaux, en fonction de l’ampleur de la nuisance.

brûlage de végétaux

Le brûlage de végétaux, soumis à dérogation constitue une source importante d’émission de polluants ©AtmoSud

Autre projet qui démarre et qui va se dérouler tout au long de l’année, Capt’Air Citoyens. En partenariat avec  FNE PACA et soutenu par la Région et la DREAL, il fait appel à la mobilisation des citoyens de la façade méditerranéenne (13, 83 et 06), concernée par un Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA). Dans chacun de ces départements, une trentaine de volontaires se verront confier un capteur qu’ils installeront sur leur balcon, à l’intérieur ou même sur leur vélo. Objectifs ? Apporter une information sur la pollution locale qui viendra compléter celles de l’observatoire de référence. Mais aussi sensibiliser les citoyens, les aider à mieux comprendre la complexité de la qualité de l’air et favoriser ainsi l’action citoyenne.

Une information préalable sur les protocoles d’utilisation et des réunions régulières permettront une utilisation adéquate des capteurs. Des observations et analyses qu’AtmoSud partagera tout au long de l’année y compris avec les acteurs locaux.

AtmoSud propose des cartes de la qualité

ICAIRh, (l’Indicateur Cumulé de l’Air horaire) prend en compte les effets cumulatifs des quatre polluants réglementés (O₃, NO₂, PM2.5, PM10). ©AtmoSud.org

Alors, l’air en région Sud Paca ?

« La qualité de l’air est mieux prise en compte, notamment en terme de santé, indique Laetitia Mary, responsable du Pôle action territoriale à AtmoSud. Par rapport à ce qu’on mesure, elle s’améliore, mais des efforts restent à faire ».

Ainsi on note une baisse de 42% des concentrations en dioxyde d’azote (émises principalement par les transports et l’industrie) en 2021 par rapport aux années 2000, en moyenne régionale. En 2012 en PACA, 242 000 personnes étaient concernées par le dépassement du seuil règlementaire pour ce polluant, en 2021, elles n’étaient plus que 10 000.

AtmoSud mesure les polluants émis par le trafic routier et marititme

Source d’émission de pollution de l’air, le trafic routier et maritime ©AtmoSud

A contrario, l’OMS considère que l’ensemble de la population de la région dépasse le seuil sanitaire pour les particules fines. Un des principaux émetteurs  en région est le chauffage au bois. L’ADEME –avec le département des Bouches-du-Rhône- a soutenu financièrement l’an dernier plus de 4000 familles qui ont pu accéder à des appareils plus performants et labellisés. Le brûlage des végétaux –interdit sauf dérogation- est une autre source importante de pollution.

Nouveaux polluants, nouvelles recherches

Aujourd’hui, AtmoSud mesure de nouveaux polluants tels que les particules ultra fines, des polluants industriels ou les pesticides. Même s’ils ne sont pas encore soumis à de normes règlementaires ou sanitaires dans l’air. Et l’Observatoire participe, en partenariat avec des centres de recherche, à des programmes –dont certains européens- pour améliorer les connaissances.

*Bleu Tomate a réalisé lors de la journée d’échanges organisée à Marseille par AtmoSud pour fêter ses 50 ans, une série de vidéos explicatives (Interviews et Kezako). Ces séquences  seront bientôt disponible sur notre chaîne YouTube.