En Champsaur-Valgaudemar, le PAT embarque toute la vallée

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En Champsaur-Valgaudemar, le PAT embarque toute la vallée Bleu Tomate

Le PAT (Projet alimentaire territorial) qu’a décidé de mettre en œuvre la communauté de communes du Champsaur-Valgaudemar, est résolument tourné vers le monde agricole, composante essentielle de ce territoire fait d’un bocage de montagne unique en Europe. Il se veut ambitieux et surtout transversal.

Pour Alexandra Sapin, chargée de mission au développement territorial pour la communauté de communes, la mise en place de ce PAT est la suite logique d’un travail mené depuis 2007 avec la labellisation Pôle d’excellence Rural permettant d’identifier les « produits de la vallée ». « L’agriculture est depuis toujours au cœur des enjeux de notre vallée. En avril 2025, notre PAT a été labellisé niveau 2, ce qui signifie que l’on peut engager un programme opérationnel et engageant pour tous les acteurs. De la production à la consommation hors domicile, en passant par la transformation et la distribution, nous avons choisi de rendre accessible le « bien manger » à tous les publics. »

Des contraintes géographiques et sociales

Il est vrai que ce territoire rural est constitué d’un habitat dispersé, et recense une population relativement âgée. L’accès aux points de vente de produits locaux n’est de fait pas toujours facile. La précarité alimentaire est tout à la fois sociale et géographique. Ce sont 11 500 habitants permanents auprès desquels la sensibilisation et la communication sont essentielles. Les résidents hors département ne sont pas oubliés, quand on sait que 47% des habitations sont des résidences secondaires. 50 000 lits touristiques qui recherchent eux aussi le « bien manger » local. Des partenariats sont d’ailleurs à l’étude, par exemple avec les Gîtes de France 05 pour rendre encore plus accessibles les produits locaux aux visiteurs.

Une agriculture qui reste dynamique

L’activité agricole dominante est l’élevage, de manière extensive. La majorité des terres est en prairies naturelles, le reste des surfaces étant en grande partie labouré pour l’alimentation des animaux.

Bien que minoritaire, l’agriculture de type “Petites Fermes” est également présente et permet de diversifier l’offre alimentaire du territoire. La valorisation de la production agricole via les circuits courts et la vente directe contribue directement à nourrir la population locale, sachant qu’une part de ces acteurs s’engage vers des pratiques agricoles raisonnées, d’agroécologie et/ou de production biologique. Un des enjeux cependant reste le soutien à l’accès au foncier irrigable –indispensable pour le maraîchage– ou à l’expérimentation de nouvelles cultures locales en phase avec les enjeux de changement climatique. Celui-ci affecte particulièrement la montagne, et les réflexions seront à mener et à intégrer par toutes les filières.

En Champsaur-Valgaudemar, le PAT embarque toute la vallée Bleu Tomate
Le Champsaur, un pays de transhumance ovine @ PC

Une gouvernance construite pour « faire ensemble »

« Mon rôle est de mettre en relation, d’activer le lien avec les acteurs. Pour ce faire, nous avons mis en place une gouvernance partagée entre comité de pilotage, comité technique créatif, groupes de coordination et groupes actions. Chacun a son rôle, ses missions clairement définies pour réussir ce pari du « faire ensemble » poursuit Alexandra. Cet objectif est clairement affiché et sous-tend toute la dynamique du PAT.

La démarche se traduit au quotidien par des réunions de travail, des rencontres organisées entre producteurs et restaurateurs, l’élaboration d’un catalogue des producteurs, des enquêtes menées auprès des touristes, des formations proposées aussi bien aux agriculteurs qu’aux responsables de restauration collective… Les projets foisonnent et concernent tous les publics. Sans oublier l’axe communication et l’information tous azimuts, pour faire connaître et valoriser le PAT, comme les acteurs qui le font vivre.

Agriculture et tourisme, duo gagnant

Le projet alimentaire doit profiter aux agriculteurs et au territoire dans son ensemble. Le tissu agricole est dynamique, et favorable à une agriculture de qualité et peu intensive. Activités agricoles et touristiques sont intimement liées : les agriculteurs façonnent le territoire, les touristes quant à eux sont désormais en quête de découvertes douces, de gastronomie, de bien-être, ce que l’on appelle aujourd’hui le « slow tourisme ». L’environnement particulièrement qualitatif, porte d’entrée sur le Massif des Ecrins, fait partie de l’équation en termes de potentiel à favoriser.

Tous les éléments sont donc réunis pour que le pari soit réussi !

Photo de 1 : Bocage Champsaurin @Guillaume Galvani

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