En voilà une question que vous ne vous posez pas ! Et pourtant, la réponse peut vous intéresser. Ce modèle économique émergent fait débat, mais suscite aussi l’espoir. Voici pourquoi.

Norsys est une grande entreprise de service numérique basée dans le Nord, et comme beaucoup d’entreprises aujourd’hui, elle travaille à réduire ses émissions de gaz à effet de serre. En 10 ans, elle a réussi à diviser par deux le bilan carbone de chacun de ses salariés. Loin de se contenter de ce résultat, Norsys finance désormais des projets de régénération des sols en coopération avec Agoterra, contribuant ainsi à une agriculture régénérative et bas-carbone.

De nombreuses entreprises en France commencent ainsi à aller au-delà de la réduction ou de la neutralisation de leurs impacts négatifs, pour chercher à produire des impacts positifs sur les écosystèmes.

Économie régénérative, kezako ?

Ce mouvement s’inscrit dans l’économie régénérative : un concept assez récent, qui fait encore débat, mais commence à essaimer dans les pratiques, sous l’impulsion de cabinets conseils mais aussi d’initiatives d’intérêt général telles que la Convention des entreprises pour le climat (CEC). Laquelle a pour ambition de « rendre irrésistible la bascule de l’économie extractive vers l’économie régénérative avant 2030 ». Cela fait sens. Extraire des ressources de la planète, les transformer, les consommer, jeter, polluer, et recommencer à extraire jusqu’à épuisement des stocks, c’est insoutenable et nous sommes de plus en plus nombreux à en être conscients. Le modèle de l’économie extractive repose sur l’idée d’une croissance sans limite alors que notre planète a ses limites. Le changement climatique, l’érosion de la biodiversité, les modifications d’usages des sols, la pollution chimique, l’usage de l’eau sont d’ores et déjà des limites franchies. Continuer comme ça, c’est menacer l’habitabilité même de notre planète.

L’économie régénérative invite au contraire les entreprises à se réinscrire dans les limites planétaires. Cela passe par réduire les impacts négatifs (émissions de CO2, consommations de ressources…) jusqu’à un seuil incompressible, mais aussi viser la régénération des écosystèmes via des formes nouvelles et élargies de coopérations entre acteurs sur leurs territoires. Ce modèle propose donc une transformation profonde des modèles d’affaires, une véritable redirection écologique de l’économie, absolument nécessaire à un futur désirable.

Et loin de rejeter l’idée, l’économie française commence à y adhérer. La CEC, à elle seule, a déjà mobilisé 500 entreprises représentant 770 000 collaborateurs et 190 Mds€ de chiffre d’affaires. Et parmi ces pionniers, il y a… Bleu Tomate ! On vous raconte la suite très vite !

 

Pour aller plus loin :

ÉCONOMIE RÉGÉNÉRATIVE : IDÉE D’AVENIR OU CONCEPT À LA MODE ?

la Convention des entreprises pour le climat (CEC)

L’économie régénérative

D’où vient la Convention des entreprises pour le climat ?

Éric Duverger, fondateur de la CEC en juillet 2020, raconte : « J’étais aux États-Unis et un jour, à force d’écouter des podcasts et des documentaires, j’ai senti une dissonance entre ce que je vivais et la trajectoire que prenait mon entreprise. Et je me suis demandé comment on pouvait faire pour se mettre dans le bon sens ». Sa réponse ? « Sans les entreprises, nous n’avons aucune chance ! » Cet ancien cadre chez Michelin s’est donc inspiré de la Convention des Citoyens pour le Climat pour lancer la Convention des Entreprises pour le Climat. 150 sociétés aux activités très variées ont participé à une première édition en 2022, à l’issue de laquelle 150 propositions ont été présentées au gouvernement.

Sous l’impulsion de la communauté née de cette Convention initiale, d’autres ont vu le jour dans l’Ouest, les Alpes, le Bassin Lyonnais, en Nouvelle Aquitaine, Bourgogne-Franche Comté et en Provence-Corse.