Pluies diluviennes : découvrir les sols et les rivières

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Pluies diluviennes : découvrir les sols et les rivières Bleu Tomate

Avec le réchauffement climatique, les pluies intenses et localisées vont devenir plus fréquentes. En Provence, collectivités, aménageurs et habitants redécouvrent qu’en laissant respirer les sols et les cours d’eau, on gagne en résilience.

L’équivalent d’un mois de pluie, concentré en moins d’une demie-heure. Des toits qui s’effondrent sous le poids de l’eau, des rues transformées en torrent, des maisons et des magasins inondés… Les pluies diluviennes qui ont frappé la Provence le 21 septembre ont rappelé combien nous sommes vulnérables face aux conséquences du changement climatique. Avec la hausse des températures, ces épisodes méditerranéens, des pluies intenses, brèves et localisées, vont être plus fréquents et plus forts, alertent Météo France et le Réseau action climat. Pour s’y adapter, des solutions existent. La première est de désimperméabiliser les sols. Ainsi, à Nice, la métropole a mis en place en mars dernier un “guide technique de la ville perméable”. Destiné aussi bien aux collectivités qu’aux entreprises réalisant les travaux, il promeut une stratégie consistant à “ralentir, diffuser, stocker et infiltrer” les eaux de pluie, plutôt que de les concentrer et les canaliser.

Vue aérienne de la remise en méandres de l'Huveaune, dans le quartier de la Pomme à Marseille
Les travaux ont permis d’aménager une espace de promenade et un cheminement pour traverser la rivière. (photo Epage Huca)

Redonner sa liberté à la rivière

La deuxième gamme de solutions consiste à recréer des zones d’échanges entre les milieux terrestres et aquatiques. Dans le Var, le syndicat mixte de la Reppe, du Grand Vallat et de ses affluents a ainsi lancé un programme de reconstitution d’espaces végétaux le long de la rivière du Grand Vallat. Un chantier de ce type, de grande envergure, a été bouclé début 2024 à Marseille le long de l’Huveaune, dans le quartier de la Pomme, à l’Est de la ville. L’établissement public d’aménagement et de gestion de l’eau Huveaune-Côtiers-Aygalades (Epage Huca) a remis la rivière en méandres sur 10 000 m2. “L’objectif était de redonner de la liberté à l’Huveaune, détaille Estelle Fleury, directrice de l’Epage Huca. Nous avons déblayé 65 000 m3 de terre, et en creusant nous avons trouvé des couches de sédiments qui montrent qu’à une époque, le lit de la rivière s’étalait sur toute cette zone.” Dès les fortes pluies de septembre 2024, les travaux ont montré tout leur intérêt : le niveau de l’eau a monté jusqu’à recouvrir les pentes fraîchement aménagées, mais l’Huveaune n’a pas débordé. Tout comme le 21 septembre dernier.

 

Ralentir le débit en aval

“Depuis début août, nous étions en alerte sécheresse, rappelle cependant Estelle Fleury. Les sols étaient secs et ont pu absorber une grande partie des eaux de pluie. S’il y avait eu un cumul avec des nappes souterraines chargées, cela aurait été très différent.” En l’état, les travaux réalisés à la Pomme protègent les 300 professionnels et habitants du quartier d’un niveau de crue décennal. Et ils participent à la protection des quartiers en aval en ralentissant le débit de l’eau. Mais pour garantir une protection encore plus forte, il faut passer par la mise en place de batardeaux (barrage provisoire servant à retenir l’eau) amovibles sur les bâtiments. Des mesures simples largement soutenues par les financements publics.

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