coopératives

Produire, transformer, transporter, consommer… Les activités humaines pèsent aujourd’hui sur l’état de la planète et de tous ses habitants. Comment en sortir ? Ce 29 juin à Aix-en-Provence, l’Union Régionale des Scop et des Scic fête ses 85 ans. Un modèle citoyen, local et démocratique porteur d’exemple et d’un autre avenir ?

Elles sont nées il y a près de 150 ans, mais leur vitalité et leurs qualités pourraient en faire les entreprises du futur. Les SCOP*, les SCIC* et les CAE* de la région sont réunies au sein de l’URSCOP PACA et CORSE. On les trouve dans tous les secteurs d’activité et principalement dans les services, mais aussi le BTP, puis le commerce, l’industrie et l’éducation. En 2022, elles affichent un chiffre d’affaire de 281 M d’€.

Un modèle dynamique

L’Union régionale en recense aujourd’hui 331, un nombre en progression. Elles emploient environ 3000 salariés. Des entreprises bien vivantes mais plutôt de petite taille, avec 10 salariés en moyenne. Au plan national, les coopératives affichent une meilleure longévité que celle de l’économie classique (76% de longévité à 5 ans, contre 63%).

logo URScop PACA Corse

Photo de Une : SCOP-TI, la coopérative de thés et infusions à Gémenos ©URSCOP PACA CORSE

« Les gens sont de plus en plus sensibles au modèle coopératif, constate Franck Maillé, le président de l’Union régionale des Scop et des Scic de Provence-Alpes-Côte d’Azur et de Corse. Beaucoup viennent d’une dizaine d’années d’expérience décevante dans l’économie classique. Ils cherchent à mettre du sens dans leur vie professionnelle. Ils souhaitent s’impliquer et impliquer les autres et avancer grâce au collectif ».

Démocratie dans l’entreprise

Au titre de leurs particularités, les coopératives appartiennent à leurs salariés. Chaque adhérent a une voix, quelle que soit la part de capital qu’il détient. Et chacun participe aux décisions. Que produire et comment ? Quelles formations, quels investissements ? Quelles orientations ? L’écart entre le salaire le plus bas et le plus haut est limité à 10. Mais la plupart du temps, il se situe plutôt à 3 ou 4.

La loi prévoit qu’au moins 25% des bénéfices sont versés aux salariés et 16% sont réinvestis. En général, une partie n’est pas redistribuée et renforce les fonds propres. Ces réserves permettent aux coopératives de lancer de nouveaux investissements, de former leurs salariés ou de surmonter les coups durs.

coopératives ici Alpes Eco

La coopérative Alpes Eco Bois à Tallard (05) ©URSCOP PACA CORSE

Une manière aussi d’inscrire l’entreprise dans le long terme. Mais chacun repart avec le capital qu’il a apporté, sans plus-value. Le système est ainsi protégé de la financiarisation et de la spéculation. D’autant que les Scop ne peuvent être ni vendues ni délocalisées.

Des valeurs inspirantes

On l’aura compris, les coopératives s’inscrivent par nature dans leur territoire. Et leurs salariés ou associés gardent leur casquette de citoyens. Elles présentent dès lors davantage de garanties que leurs décisions iront dans le sens du développement local et de la bonne santé des territoires et de leurs habitants.

Autrement dit, les personnes qui ont une vision respectueuse des enjeux environnementaux trouveront dans l’économie coopérative les outils adaptés à leur démarche. Ainsi l’URScop a mis en place depuis deux ans une commission « transition écologique », afin d’aider les coopératives  à évoluer vers la transition. Et certaines en font leur métier.

coopératives la Spiruline du Soleil

La scop Spiruline du Soleil à Verquières (13)©URSCOP PACA CORSE

A la pointe des transitions

 « Nous avons plusieurs Scop et SCIC qui interviennent auprès d’autres entreprises pour conduire le modèle économique vers la transition écologique, explique Franck Maillé. Il faut de la créativité, et nous avons cette force d’adaptabilité. Nous avons l’habitude de compter sur l’intelligence collective. Chez nous, pas de vision capitalistique, pas d’actionnaires qui attendent des dividendes. Mais l’engagement d’être proche de l’humain. Nous avons la volonté et la capacité d’aller vers des entreprises régénératives ».

Alors ce modèle économique va-t-il devenir celui de demain ? Face aux crises écologique, sociale et sociétale auxquelles nous sommes confrontés, les coopératives semblent armées pour généraliser un mode de développement responsable et résilient.

* Les différentes coopératives

Les Scop

Les « sociétés coopératives et participatives », traditionnellement présentes dans l’industrie, les services et le bâtiment, se développent aujourd’hui dans les nouveaux secteurs créateurs d’emplois : ingénierie, informatique, communication, et services collectifs.

Les Scic

Les sociétés coopératives d’intérêt collectif permettent d’associer salariés, bénéficiaires, bénévoles, collectivités territoriales, financeurs ou tous autres partenaires. Tous ces acteurs décident d’agir ensemble dans un même projet alliant efficacité économique, développement local et utilité sociale.

Les CAE 

Les Coopératives d’Activité et d’Emploi regroupent des entrepreneurs-salariés isolés. Elles  leur fournissent un cadre sécurisant et des services ainsi qu’un accompagnement.

L’ESS (Economie Sociale et Solidaire)

Le domaine des coopératives fait partie de l’ESS. Tout comme les mutuelles, les associations et les fondations. Récemment, la loi y a inscrit aussi les entreprises commerciales d’utilité sociale. L’Union régionale des Scop et Scic de PACA et de CORSE est un membre fondateur de la Chambre Régionale de l’ESS (CRESS), qui regroupe ces différentes familles.