Du 2 au 4 juin, les agriculteurs accueillent le public  à Salon de Provence, pour le « Salon des Agricultures de Provence ». Une 6ème édition d’échanges et de fête dans un contexte de souveraineté alimentaire, de réchauffement climatique et d’inflation impactant la profession.

6 ha d’expositions, 160 producteurs et éleveurs, 1 500 animaux, 50 animation gratuites, plus de 65 000 visiteurs attendus… La 6ème édition du Salon des Agricultures de Provence, du 2 au 4 juin sur les terres du Domaine du Merle, à Salon de Provence, s’annonce une nouvelle fois comme le rendez-vous incontournable de la profession. Un salon pour « exhiber un savoir-faire authentique du département », assure Nicolas Isnard, maire de Salon de Provence, satisfait d’y voir un élément d’attractivité pour sa ville.

Martine Vassal au micro, lors de la conférence de presse à Lançon de Provence. Crédit Philippe Bourget (Photo de Une : Les cultures, l’élevage… tous les métiers de la terre présents à Salon du 2 au 4 juin. Crédit Ph. B.)

Renforcer le contact entre agriculteurs et citoyens

Lors de la conférence de presse de présentation, organisée mercredi 17 mai au collège de Lançon de Provence, tous les intervenants ont rappelé la nécessité de renforcer le contact entre agriculteurs et citoyens. Un enjeu d’avenir à l’heure où l’on parle constamment de consommation locale, de circuits courts et d’alimentation de qualité. Mais un chantier colossal dans un département où « on exporte 90% de nos produits [agricoles], [et où] on importe 90% de nos produits [consommés] », rappelait crûment Martine Vassal, présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône et de Marseille Provence Métropole (MPM).

Unbe conférence de presse-déjeuner à la cantine du collège de Lançon. Crédit Ph. B.

Faire grimper l’autonomie alimentaire à 15%

La recherche d’une meilleure indépendance alimentaire, « la première indépendance d’un pays », selon Christian Burle, vice-président de MPM délégué à l’agriculture, la viticulture et la ruralité, à l’alimentation et aux circuits courts, s’inscrit donc en filigrane de cette 6ème édition. Département et MPM veulent en effet accroître la souveraineté alimentaire du territoire et faire grimper l’autonomie à 15%. Cela passe notamment par un objectif d’augmentation des surfaces agricoles de 30% d’ici 2050 et la valorisation du régime alimentaire méditerranéen.

Un producteur de foin de Crau venu témoigner de son activité. Crédit Ph. B.

Les producteurs réunis en un seul « village »

Le salon et ses animations ne seront donc pas de trop pour essayer d’inculquer des réflexes « de proximité » aux visiteurs. Pour mieux prouver leur force de frappe, tous les producteurs seront ainsi réunis cette année en un seul « village », derrière le château du Merle. Ecoliers et collégiens seront invités en nombre pour les convaincre de devenir les citoyens vertueux de demain. Animations « chefs de cuisine des collèges », ateliers cuisine & santé, dégustations de produits locaux… les occasions de goûter aux bons produits du « 13 » ne manqueront pas.

De g. à d., Nicolas Isnard, maire de Salon, Martine Vassal, présidente du CD13 et de MPM et Patice Levêque, président de la CA13. Crédit Ph. B.

« Réchauffement » et « bio »

Dans les allées, on devrait aussi parler « réchauffement » et « bio ». La question de l’eau devient cruciale dans le département et les extrêmes chaleurs vont exiger de travailler autrement. La CNR (Compagnie Nationale du Rhône) se joint ainsi comme nouveau partenaire du salon, histoire d’apporter son expertise pour une agriculture plus durable et économe en ressources. Quand au bio, « nous l’encourageons mais il se heurte à l’inflation et au problème de pouvoir d’achat des ménages. Les producteurs sont dans une situation difficile », s’inquiète Patrice Levêque, président de la Chambre d’Agriculture des Bouches-du-Rhône.

Elus et institutionnels impatients de participer au prochain Salon des Agricultures. Crédit Ph. B.

Temps de réflexion et d’échanges

Bref, au-delà de la fête et de la convivialité habituelle de l’évènement, avec son engouement populaire jamais démenti, le Salon des Agricultures est aussi un temps de réflexion et d’échanges pour une profession dont l’avenir n’est jamais un long fleuve tranquille.

Les arboristes-grimpeurs à l’honneur

Pour la première fois, le salon accueille le championnat de France des arboristes-grimpeurs. Ces « élagueurs » devront en découdre dans des épreuves de grimpe à l’arbre, de maîtrise technique et d’élégance. Des ateliers de grimpe seront aussi proposés pour petits et grands.