La relance de la filière Amande en Provence nécessite le concours de la recherche. Plusieurs programmes sont en cours ou finalisés. Ces travaux ont été présentés à l’INRAE d’Avignon le 6 février, aux acteurs de la filière.
Lauréat du CasDAR*, le programme LEVEAB a concerné 3 régions (PACA, Occitanie et Sud Rhône-Alpes), mobilisé 13 partenaires et duré 3 ans et demi. Les conditions climatiques – gel et déficit pluviométrique- ont certes compliqué le suivi des études, mais ne les ont pas compromises.
Car produire des amandes –notamment en bio- est tout sauf facile. Certes, l’arbre est bien adapté à la région méditerranéenne. Mais il est aussi victime de maladies et de ravageurs, plus présents avec le changement climatique.
Lutter contre les insectes
Les chercheurs ont traqué notamment le redoutable Eurytoma Amygdali, la « guêpe de l’amande », qui pond dans les coques au printemps. Jusqu’à l’été, bien à l’abri, les larves boulottent l’amandon. Après des dizaines d’essais avec de produits –voire de combinaisons de produits- tels que l’argile, les huiles essentielles ou encore des insecticides naturels, une première conclusion : c’est l’argile qui semble tirer son épingle du jeu. Encore faut-il respecter le nombre et la fréquence des applications.
Autres tests intéressants, la pose de filets. Mais l’investissement est lourd, et le filet ne s’adapte qu’aux amandiers plantés en haies fruitières. La piste la plus prometteuse semble être la recherche de kairomones. En effet, lorsque l’insecte pond, il laisse des phéromones pour indiquer que l’amande est occupée. Les autres pondeuses s’en détournent alors. Les chercheurs vont mettre au point un « cocktail » qui devra avoir le même effet.
La solution des plantes de service
Autre piste, celle de Brachycaudus Amygdalinus, un puceron qui peut faire des dégâts dans les vergers. C’est le GRAB (Groupe de Recherche en Agriculture Biologique) qui l’a suivie à travers les plantes de service. Bandes fleuries, engrais verts ou couvre-sol.
Les chercheurs ont noté dans leurs essais chez les producteurs une grande biodiversité et une régulation des foyers de pucerons. A condition que le sol soit bien préparé et les espèces semées précoces. Les bandes fleuries ont aussi l’avantage d’un moindre coût et d’apporter de la beauté dans les champs !
Sans oublier les maladies, les variétés, le matériel
Cicadelles, « faux tigre de l’amandier », ou encore fusicocom, coryneum, rouille… autant d’insectes et de maladies qui menacent les vergers d’amandiers. Techniciens, chercheurs et producteurs restent mobilisés sur tous les fronts.
Et une large place a été donnée durant la journée technique à la présentation des avantages et inconvénients des différentes variétés, avec le précieux témoignage de producteurs qui les ont choisies. Autre présentation, celle des différents matériels de récolte. Une journée bien remplie pour tous les participants, repartis nantis de nombreuses informations propres à éclairer leurs choix.
*Compte d’affectation spécial pour le développement agricole et rural
(Lire ici notre article écrit à l’occasion de cette journée technique, sur l’avancée de la filière amande).