la famille Michel au Mas de Valériole ©famille Michel

Depuis près de dix ans, la région Sud PACA est en tête des régions françaises bio, avec près de 30 % des surfaces agricoles cultivées ainsi. Au Mas de Valériole, la famille Michel a fait ce choix en 2006, notamment pour ses riz, production typique de la Camargue.

Le Mas de Valériole, c’est avant tout une histoire de famille. Fondé en 1426 par François de Valériole, un médecin arlésien dont il porte le nom, le mas est acquis en 1950 par le grand-père Michel. Aujourd’hui, le site produit des céréales, notamment du riz, du blé, du tournesol, de la luzerne et du vin dans les trois couleurs. « Ce mas, c’est notre socle. Toute la famille y est très attachée. Nous y investissons toute notre énergie, mais il nous le rend bien », s’enthousiasme Hélène Michel.

la mas de Valériole socle de la famille

Pour Hélène, le mas de Valériole est le socle de la famille Michel ©SP

265 ha de cultures arables, dont 170 de riz

Le Mas de Valériole fonctionne aujourd’hui sur la base d’un Groupement Agricole d’Exploitation Commun (GAEC). Les deux frères se sont répartis l’activité : Jean-Paul Michel s’est spécialisé dans les grandes cultures, Patrick se concentre sur la vigne et la cave. Après avoir fait des études, leurs fils les ont rejoints : Laurent et Armand se consacrent à la culture du riz, Maxime est œnologue. Ensemble, ils exploitent 300 hectares : 265 de cultures arables et 35 de vignes.

Valeurs familiales et environnementales

En 2006, le Mas de Valériole s’engage dans la certification Bio. « A compter de 1998, nous avons participé au programme Nutrition méditerranéenne en Provence initié par la Chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône. L’objectif était d’inciter les consommateurs à bien se nourrir tout en mettant l’accent sur les qualités nutritionnelles du régime méditerranéen. Nous avons ensuite évolué vers le bio, qui est conforme à nos valeurs familiales et environnementales. Nous nous préoccupons de la Terre que nous allons laisser à nos enfants : nous voulons qu’elle soit aussi belle que celle que nous avons connue ».

le mas construit au 15e siècle

Le mas de Valériole a été construit en 1426 par un médecin arlésien©SP

Le riz : chaleur, main d’œuvre… et un peu de chance

La culture bio concerne les céréales et notamment le riz. Il pousse dans l’eau apportée par tout un réseau de canaux depuis le Rhône jusque dans la rizière. La gestion de cette eau et de son niveau en fonction des températures et du stade de croissance du riz est primordiale.

Le riz est semé au printemps entre le 25 avril et le 10 mai. Sa récolte intervient cinq mois plus tard en septembre et en octobre en fonction des variétés. C’est la période pendant laquelle la Camargue est comme un miroir d’eau. On dit que le riz a les pieds dans l’eau et la tête au soleil. « Le riz est une plante incroyable qui requiert des conditions très spécifiques. Il suffit de quelques nuits fraîches au cœur de l’été pour perdre toute la récolte », explique Jean-Paul Michel.

riz de Camargue

Pour produire du riz, il faut de l’eau, du soleil… et un brin de magie ©famille Michel

« Chaque année, nous consacrons une partie de nos rizières, généralement entre 10 et 20 hectares sur 170, au bio. Avec ce mode cultural, il n’est pas facile de lutter contre les adventices aquatiques, ces sortes de mauvaises herbes qui prolifèrent partout. Nous devons donc assurer une rotation de nos cultures avec du blé ou de la luzerne pour réduire l’enherbement. Nous commercialisons notre riz bio auprès de Biosud, qui a développé une filière spécialisée ». Le riz de Camargue bénéficie, depuis 2000, d’une Identification Géographique Protégée, gage de qualité.

Une vigne saine, premier atout du vin à naître

« Nous sommes persuadés que la qualité d’un raisin, né d’une vigne saine, est le premier atout du futur vin à naître », souligne Patrick Michel. « Nous avons totalement restructuré le vignoble familial en remplaçant les variétés qui ne nous satisfaisaient pas par des variétés sélectionnées pour leur potentiel aromatique : Merlot, Cabernet-Sauvignon, Petit verdot, Caladoc, Marselan… Notre passion pour la nature préservée qui nous entoure nous a conduit à cultiver notre vignoble dans le respect absolu de l’environnement.

les vignes du domaine Valériole

La famille exploite 35 ha de vigne en bio ©famille Michel

Nous avons repensé notre organisation autour du Bio. Nous n’utilisons aucun produit chimique, nous avons investi dans des outils adaptés au travail du sol. De plus, nous effectuons les vendanges de nuit, ce qui permet d’exalter les arômes des raisons. Et enfin nous produisons également des vins sans sulfites, qui rencontrent de plus en plus de succès ». Le Mas de Valériole est membre du réseau Vigneron Indépendant.

Valeurs Parc

Le Mas de Valériole est labellisé Valeurs Parc naturel régional de Camargue. « Pour toute notre famille, cet engagement allait de soi », conclut Hélène Michel. « Nous partageons en effet les mêmes valeurs que le Parc, à savoir la volonté de préserver notre environnement, de réduire notre impact et de partager avec les visiteurs l’amour de notre terre ».

———————————————————————————————————————————————————————–Pour en savoir plus

riz bio

Le riz se décline en trois couleurs ©E Vialet

Le coin du curieux

Le saviez-vous ? Selon les « veda », des textes sacrés hindous, il existerait 500 000 variétés de riz. En réalité, 125 000 ont été recensées.  L’IRRI (International Rice Research Institute) conserve 86 000 variétés collectées dans 113 pays.