Près de 3 000 animaux blessés accueillis par le Centre Régional de Sauvegarde de la Faune Sauvage en 2021 : triste record pour la région Sud ! Rapaces, corvidés, mais aussi hérissons, écureuils et chauves-souris sont recueillis et soignés dans cette structure du Luberon, avant d’être rendus à la vie sauvage.

Au cœur de la Réserve de Biosphère Luberon-Lure, juste après le site de Buoux connu pour son spot d’escalade, on suit la direction du Château de l’Environnement pour déboucher devant cette belle demeure du 16ème s., qui abrite un centre d’accueil Léo Lagrange, des services du Parc Naturel Régional du Lubéron et de la LPO PACA. Continuez encore un peu…  et vous arrivez au Centre Régional de Sauvegarde de la Faune Sauvage (CRSFS). Créé en 1996 par le parc, la gestion de cette structure est assurée depuis 2006 par la LPO. Elle en pilote le fonctionnement grâce au bénévolat, ainsi qu’aux dons et aux partenaires.

Le Centre Régional de la Faune Sauvage – Patricia CARRIER

Des gestes pour sauver…

Ici au CRSFS, un animal sauvage blessé ne se manipule pas comme un animal domestique. Peu habitué à la présence humaine, le contact avec l’homme le stresse. C’est d’ailleurs l’une des principales causes de mortalité des animaux sauvages. Les gestes pour le sauver sont donc très formalisés : oubliez de lui donner à boire ou à manger, ou encore l’enfermer dans une cage. Installez le plutôt dans un carton de grandes dimensions pour lui permettre d’une part d’être en sécurité, d’autre part de calmer son stress. Il ne voit pas ce qui se passe autour de lui, et donc a moins peur.

Des « transporteurs » pour les amener au centre

C’est la raison pour laquelle au Centre toutes les cages où sont soignés les animaux sont recouvertes d’un drap, et des panneaux affichés dans toutes les pièces rappellent qu’il faut donc parler doucement… et mettre le mobile sur vibreur ! Les personnes habilitées à les apporter au Centre sont des « transporteurs » formés à cette pratique. Ce sont eux qui sont à prévenir pour venir récupérer l’animal sauvage (voir plus bas, « En savoir plus »).

Chouette Hulotte – Marie Trossero – LPO PACA

Permanents et bénévoles ensemble au service du sauvage

Assurer toutes les tâches du Centre nécessite chaque jour a minima une équipe de 5 personnes (l’hiver). Les permanents sont 4 jeunes gens en service civique qui ont choisi de consacrer 10 mois de leur vie à cette mission, aux côtés de 2 salariés LPO. Pour eux, s’occuper de la faune sauvage est un engagement au long cours. Par ailleurs ils conseillent et accompagnent les bénévoles accueillis chaque jour, bénévoles sans lesquels le Centre ne pourrait fonctionner correctement. En effet, dédiés aux tâches de nourrissage et nettoyage des animaux, ils permettent aux permanents de dégager le temps nécessaire pour l’entretien et la remise en état du Centre. De fait, un même engagement les anime. En été, ce sont 15 personnes chaque jour qui sont nécessaires pour assurer toutes les tâches.

Des soins variés et incontournables

Nettoyer, soigner, nourrir : tout au long de la journée l’équipe de bénévoles et permanents s’active.  Il faut « plonger » dans les cages des rapaces pour les désinfecter, nettoyer celle des oiseaux plus petits, récupérer les vers de farine qui n’ont pas été consommés, nourrir les rapaces. Les permanents assurent plus spécifiquement le suivi des blessures et administrent les traitements médicamenteux : ils vérifient l’état des attelles immobilisant les ailes blessées, distillent des gouttes dans les yeux abîmés, désinfectent les plaies encore à vif.

Soins fouine – Marie Trossero – LPO PACA

De jolies rencontres avec le monde animal

Quelle satisfaction d’avoir contribué à sauver des animaux blessés et d’assister à leur remise en liberté… Quelle émotion de tenir contre soi une buse, bien emmaillotée dans une serviette pour  la sécuriser  et l’empêcher de s’envoler. Bec crochu ouvert (attention elle pince !) elle attend la nourriture donnée bouchée par bouchée avec une pince à épiler en plastique.

Vers la liberté retrouvée

Les soins apportés portent leurs fruits. Leur santé s’améliore, ils reprennent du poids. L’heure est venue de rejoindre les grandes volières extérieures. Grands-ducs, buses et milan noir, pies et corneilles, chouettes chevêches ou petits ducs (trop mignons.. et minuscules !!) déploient leurs ailes avant de retrouver leur liberté. Et 90 petits hérissons presque rétablis attendent impatiemment l’ouverture de leurs enclos.

Relaché Hirondelle de fenêtre – Marie Trossero – LPO PACA

Vous voulez vous engager dans la sauvegarde des animaux sauvages,  plusieurs solutions :

– faire un don : https://paca.lpo.fr/soins-animaux/nous-aider/offrez-nous-du-materiel

– parrainer un animal en soin : https://paca.lpo.fr/soins-animaux/nous-aider/parrainez-un-animal

– offrir du matériel : https://paca.lpo.fr/soins-animaux/nous-aider/offrez-nous-du-materiel

– devenir partenaire ou mécène : https://paca.lpo.fr/soins-animaux/nous-aider/offrez-nous-du-materiel

– que faire si vous trouvez un animal sauvage : https://paca.lpo.fr/soins-animaux