les membres du CMJ

Le Forum Méditerranée du futur, organisé début décembre à Marseille, a accueilli le Conseil Méditerranéen de la Jeunesse. Cet organe, (issu de la CRPM*)  rassemble des jeunes de tout le pourtour méditerranéen. Bleu Tomate a questionné Yasmine et Avesta, deux membres marseillais du CMJ.

*Conférence des Régions Périphériques Maritimes

A 25 ans, Yasmine Hadj Larbi est tout juste titulaire d’un « Master en affaires internationales et parcours de management de projets humanitaires et culturels ». Elle était en service civique auprès de l’association les Têtes de l’Art, qui coordonne le Conseil Méditerranéen de la Jeunesse, et a donc participé au lancement de l’appel à candidatures pour faire partie du CMJ. « J’ai juste changé de place, confie-t-elle. J’avais envie de m’engager, de représenter ma région. Et puis d’échanger avec d’autres jeunes, de comprendre leurs problèmes. On réfléchit ensemble à trouver des solutions ».

Yasmine membre du CMJ

A gauche Yasmine Hadj Larbi, membre du CMJ, Inès Vauthier, chargée de mission aux Têtes de l’Art (coordinatrice du CMJ) et Ibtissem Boumeslout, nouvelle présidente du CMJ -crédit équipe communication CMJ – Photo de Une : les membres du CMJ Avesta Mazloumi au 1er rang 4e en partant de la gauche, Yasmine Hadj Larbi, 2e rang, 3e en partant de la droite – crédit équipe communication CMJ

Avesta Mazloumi a 20 ans. Etudiant en 3e année d’Administration Economique et Sociale à Marseille, il était membre du Parlement régional de la jeunesse quand il a lui aussi rencontré les Têtes de l’Art. Intéressé par les cultures méditerranéennes, il a pu intégrer le CMJ.

Un lieu de débats et d’échanges

« Le CMJ a deux présidents et deux vice-présidents à parité de genre et de provenance géographique, Nord et Sud Méditerranée. Nous nous réunissons en assemblée plénière (en visio ou en présentiel) tous les deux mois et dans l’intervalle, nous avons des réunions dans les groupes de travail », explique le jeune marseillais.

Yasmine est dans le groupe « Société et Interculturalité » et Avesta dans « Economie, Education et Entreprenariat ». Mais tous les deux confirment que l’environnement et le changement climatique sont évoqués de façon transversale dans toutes les instances. D’ailleurs, le CMJ affirme dans ses textes qu’il « aligne son travail sur les Objectifs de Développement Durable des Nations unies ».

Avesta membre du CMJ pour la région PACA

Avesta Mazloumi, membre du CMJ pour la région PACA – crédit équipe communication du CMJ

Environnement et changement climatique

« Nous avons travaillé avec le groupe « Environnement et changement climatique », précise Avesta. En particulier sur le thème de la prise en compte par les jeunes du développement durable dans l’entreprise, cela en lien avec des universitaires. Des projets ont pu être présentés, comme un isolant thermique à base de végétaux, à poser sur les pare-brises. Il permet d’éviter l’utilisation d’une climatisation en voiture ».

Rendez-vous à Med Action

Les jeunes représentants du Conseil Méditerranéen de la Jeunesse ne se contentent pas de réfléchir ensemble. Ils ont mis en place Med Action. La dernière manifestation s’est tenue en octobre, la prochaine aura lieu en juin 2023.  Avec des conférences et débats en ligne, des plateaux en direct et des ateliers artistiques. Au programme, par exemple, le plugging challenge. Une collecte de déchets en simultané tout autour de la Méditerranée. Objectif ? Parcourir le plus grand nombre de km, et collecter le plus de déchets possible.

Med Talk au Forum Méditeranée du Futur à Marseille les 5 et 6 décembre. De gauche à droite : Khadidja Amine, chargée de mission développement durable et prospective (MED2050) au Plan Bleu ; Melek Moussa, membre du CMJ (Tunisie) ; Ibtissem Boumeslout, nouvelle présidente du CMJ (Algérie) ; Lina Tode, directrice adjointe du Plan Bleu – crédit Bleu Tomate

Ils fabriquent également des webinaires pour sensibiliser chacun à la question environnementale. Le groupe Environnement du CMJ a ainsi réalisé un film « Sea of garments », (« mer de vêtements »), qui questionne notamment la pratique de la mode vestimentaire, au regard de son empreinte écologique. Le documentaire devrait être diffusé au prochain Med Action.

Engagés pour la Méditerranée

Le CMJ ne manque pas d’idées d’actions à mener. Ses membres cherchent à créer des liens entre les jeunes et les acteurs locaux, associations, universitaires et collectivités.

« On est satisfaits du CMJ, analyse Yasmine, car c’est nous qui construisons ce Conseil, depuis sa création en février 2022, à notre image. On fait entendre notre voix et celle des jeunes méditerranéens. Ce qui m’a le plus frappée, c’est qu’on se rejoint sur beaucoup de thèmes et on a un patrimoine commun ». Des propos que confirme Avesta. « Oui on constate que les questions se rejoignent au Nord comme au Sud, ajoute-t-il. Même s’ils ont davantage de problèmes de mobilité et d’accès à l’emploi ».

deux membres du CMJ dont la présidente

Au Forum Méditerranée du Futur à Marseille, de gauche à droite Melek Moussa (Tunisie), membre du CMJ ; Ibtissem Boumeslout (Algérie), nouvelle présidente du CMJ, Sam Khebizi, directeur de l’association Les Têtes de l’Art – crédit Bleu Tomate

Des liens profonds qui vont durer

Les séances plénières se sont tenues à Marseille, à Séville, à Santa Severa, près de Rome en Italie. Avesta a eu l’occasion de se rendre en Grèce. Autant d’occasions de découvrir d’autres horizons et de rencontrer d’autres jeunes. « On parle culture, on rigole. Quand on se quitte, à chaque fois c’est un déchirement, explique Yasmine. On crée des liens très forts, on est une petite famille ».

Le CMJ se construit encore pas à pas. « Mais on gagne en crédibilité, constate Yasmine. On est engagés, on représente cette génération ». « Peut-être que par moments, on aimerait que les décideurs nous écoutent un peu plus, regrette Avesta. C’est à nous de prendre notre destin en main, et de mener des actions à notre échelle ».

La prochaine réunion plénière aura lieu en février 2023. Les jeunes méditerranéens ont bien l’intention de prendre toute leur place dans la construction de leur futur.

Retrouvez en cliquant ici l’ITW audio d’Avesta enregistrée par Bleu Tomate il y a quelques mois.

Le Conseil Méditerranéen de la Jeunesse

Le Conseil Méditerranéen de la Jeunesse est une initiative de coopération transnationale. Il émane de la Conférence des Régions Périphériques Maritimes (CRPM). Il a pour objectif de représenter la jeunesse des rives de la Méditerranée. Ses membres sont âgés de 18 à 30 ans et sont issus de toute la région méditerranéenne, du Kosovo à Chypre, en passant par le Liban, la Palestine, l’Algérie, la Tunisie, le Maroc, l’Égypte, l’Espagne, l’Italie et la France. A travers leurs débats, les actions de sensibilisation et de communication, ils visent à encourager la participation démocratique des jeunes de la Méditerranée. Ils instaurent un dialogue avec les autorités locales, régionales, nationales et euro-méditerranéennes.

Le CMJ présent au forum Méditerranée du Futur V

le CMJ au Forum Méditerranée du Futur V à Marseille crédit Bleu Tomate

Au sein des groupes de travail (Environnement et changement climatique – Digitalisation – Économie, éducation et entrepreneuriat – Genre et discriminations – Société et interculturalité), les jeunes réalisent des études et des analyses qui débouchent sur des positions politiques. Ils préparent des actions pilotes dans les différentes régions méditerranéennes.

Le Conseil Méditerranéen de la Jeunesse est coordonné par l’association française Les Têtes de l’Art, et co-géré par la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la région Lazio (Italie), la Conférence des Régions Périphériques Maritimes (CRPM), et la Fondation Assemblée des Citoyens de la Méditerranée (FACM), avec le soutien d’EuroMed France et de l’Association Européenne pour la Démocratie Locale (AADL).

Pour suivre le CMJ, rendez-vous ici
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Le Plan bleu

Rattachée à l’ONU, cette initiative a pour objectif la sauvegarde de la Méditerranée. Dans ce but, différents  scenarii ont été élaborés à l’horizon 2050. Ceci afin d’inspirer les décideurs. Les jeunes du CMJ ont pu y participer dans le cadre du Forum  Méditerranée du Futur V. Ils ont interrogé des jeunes présents à l’événement mais aussi des politiciens venant de toute la Méditerranée.

La restitution s’est faite sous forme de MedTalk, une émission type talk-show produite par le CMJ, dans lequel les jeunes ont directement interrogé le directeur du Plan Bleu (François Guerquin), la directrice adjointe (Lina Tode) ainsi que la chargée de projets MED2050 (Khadidja Amine).  Les membres du CMJ portent ainsi la voix de la jeunesse au sein du Plan Bleu.
Le Plan Bleu a par ailleurs participé à une décision importante toute juste validée. Elle concerne les émissions de soufre en Méditerranée.

Moins de soufre en Méditerranée en 2025

La décision a été signée le 15 décembre dernier par le Comité de la Protection de Milieu Marin, (MEPC), instance de l’Organisation Maritime Internationale (OMI). La Méditerranée va devenir la 5e Zone de contrôle des émissions d’oxyde de soufre et de particules (après celles de la mer Baltique, de la Mer du Nord, de l’Amérique du Nord (Etats-Unis/Canada et celle des Caraïbes).

La décision prendra effet au 1er mai 2025. Les navires devront utiliser un carburant dont la teneur en soufre sera limitée à 0.10% (elle est aujourd’hui de 0.50%). Cette nouvelle règlementation réduire de près de 80% les émissions d’oxydes de soufre et de 24% pour les particules fines. La réduction de la pollution se fera sentir sur la santé humaine (plus d’un millier de décès prématurés évités), la qualité de l’eau et de l’air, et les espèces aquatiques.

crédit JB

Depuis 2017, le Plan Bleu a coordonné les premières études et travaillé jusqu’au bout à la réussite du dossier. Les 21 pays du pourtour méditerranéen, soutenus par l’Union Européenne et la Convention de Barcelone sont ainsi tombés d’accord. La zone s’étend sur toute la Méditerranée, de Gibraltar jusqu’à l’entrée du canal de Suez.

Pour les navires, il s’agit d’utiliser un carburant moins polluant mais plus cher, sans toucher aux moteurs. La mer Méditerranée supporte aujourd’hui 20% du transport maritime de commerce mondial, 10% du trafic mondial de conteneurs et plus de 200 millions de passagers chaque année.

Une excellente nouvelle sur le front du soufre en Méditerranée. Reste à réduire aussi les émissions d’oxyde d’azote et de CO2.