Par Julien Auray
Chef du service communication et ingénierie au Comité Régional du Tourisme (CRT) Provence Alpes Côte d’Azur. Le CRT a pour mission de développer et de promouvoir en France et à l’étranger le tourisme en région Sud.
A l’échelle mondiale, le tourisme représentait environ 10% des émissions de gaz à effet de serre en 2019. Il constitue donc un contributeur non négligeable au changement climatique. Dans ce contexte, s’engager pour un tourisme durable, plus responsable, n’est plus une option… C’est un devoir. La crise sanitaire a exacerbé la recherche de sens par les individus. Par effet boule de neige, elle a remis au centre des débats la nécessité de proposer un tourisme plus vertueux.
Au CRT, nous n’avons pas attendu cette crise pour agir. Cependant, nous avons conscience que nos efforts doivent être encore renforcés. Cet engagement vient s’inscrire dans une politique plus globale de la Région à travers le Plan Climat Une COP d’Avance. Il s’agit d’une véritable feuille de route régionale en matière de développement durable. Côté CRT, nous apportons des réponses concrètes à la mise en place d’un tourisme durable.
- La plupart de nos campagnes de communication visent à mieux répartir les flux touristiques dans l’espace et dans le temps. Ainsi, depuis 4 ans, notre stratégie de promotion des destinations Provence, Alpes ou Côte d’Azur, encourage les visiteurs à venir au printemps ou à l’automne et à découvrir des sites plus méconnus. Seule 2020 a fait exception : face à l’absence quasi-totale d’activité touristique au printemps, notre devoir était de concentrer nos efforts de communication sur la saison estivale pour faire face à la concurrence des autres destinations françaises.
- Nous encourageons le slow tourisme avec un travail de promotion spécifique des filières vélo et écotourisme auprès du grand public, des médias et des voyagistes. Pour garantir la promesse client sur ces filières, nous nous appuyons fortement sur les prestataires qualifiés « Accueil Vélo », « Valeur Parc naturel régional » ou « Esprit Parc national ».
- Enfin, nous avons mené, à l’été 2020, une expérimentation unique avec le géant de la navigation mobile Waze et son partenaire local CI Média pour mieux gérer les flux touristiques de sites touristiques saturés du Verdon et du Luberon. Cette expérimentation s’étant avérée concluante. 10 sites naturels de la région bénéficieront de ce dispositif au cours de l’année 2021.
Et demain ? Les recettes du tourisme en région s’élèvent à près de 20 milliards d’euros par an, soit un poids estimé à 13% du PIB. Et le secteur concentre 10% des emplois salariés en région… Les enjeux économiques sont forts mais ils ne sont pas opposables aux enjeux environnementaux. On se doit ainsi d’aller encore plus loin en agissant notamment sur les modes de mobilité de nos visiteurs. Pour rappel, 49% de l’empreinte carbone du tourisme est due au transport. Nous menons actuellement une réflexion avec la Région pour encourager la découverte de nos destinations sans voitures.
Pour terminer, au CRT, nous pensons que le tourisme durable ne doit pas être l’apanage des seules petites structures touristiques situées en milieu rural. Bien au contraire, nous croyons qu’il est important que les « gros » se saisissent également du sujet… et certains ne nous ont pas attendus pour le faire. Les croisiéristes, par exemple, réfléchissent à la manière dont ils pourraient proposer des excursions plus responsables à leurs clients. C’est un faux débat que de vouloir opposer tourisme de masse et tourisme durable. Être responsable, c’est l’affaire de tous.
Crédit photo CRT PACA.
D’accord avec toi Julien, il ne faut surtout pas opposer les formes de tourisme, le tourisme responsable ne doit pas être l’apanage de quelques nouveaux acteurs . Certes une transition de moyen long terme va s’effectuer mais en attendant c’est l’affaire de tous et notamment la réduction immédiate des impacts.