
Pastre ou berger, en Provence, on en manque ! Face à ce constat, les communes pastorales ont lancé un programme de sensibilisation à destination des jeunes. Objectif : faire connaître les métiers du pastoralisme et pourquoi pas susciter des vocations. Explications.
Un film documentaire, un livre qui décrit la vie d’un berger, distribué dans toutes les écoles de la région, une fresque numérique à utiliser dans les établissements scolaires, un livret informatif destiné aux enseignants, un partenariat élaboré avec l’Éducation Nationale, et enfin des visites dans des élevages… assurément l’Association des Communes Pastorales (ACP) PACA, née en 2016, se donne les moyens de ses ambitions !


« Depuis un an, nous travaillons avec les Inspections d’Académie d’abord dans les Bouches-du-Rhône et les Alpes de Haute-Provence, précise Denise Leiboff, Présidente de l’ACP. Et bientôt avec la Corse, le Gard, l’Hérault… et bien sûr le ministère ». Car le pastoralisme ne se limite pas à notre région même si elle est deuxième au rang national pour la production ovine.
Une initiative bien accueillie par les professionnels
On y compte en effet 560 000 brebis dans 1 500 élevages. Et un mode de conduite des troupeaux suivi depuis des millénaires : le pastoralisme, autrement dit, la mobilité. Forme particulière du pastoralisme, la transhumance conduit les troupeaux en altitude pendant les mois d’été. Les pâturages y sont alors de meilleure qualité qu’en plaine.


À la Maison de la Transhumance, on voit d’un bon œil l’initiative des élus pastoraux. L’association, composée d’éleveurs, d’experts, d’opérateurs culturels et d’élus, s’attache à en défendre la pratique et à la faire connaître. Avec les outils pédagogiques déjà à sa disposition, elle fournit un soutien logistique et technique et se réjouit d’accueillir davantage de visiteurs au Domaine du Merle, à Salon-de-Provence.
Le pastoralisme inscrit dans les gènes de la Provence
« L’idée est de monter en puissance et d’accueillir de plus en plus de monde grâce à de nouveaux budgets à trouver, pour les transports, la logistique, les aménagements nécessaires, explique Patrick Fabre, directeur de l’association. On espère que l’énergie politiques des communes pastorales permettra de professionnaliser toute cette démarche ».


Car même si l’élevage se porte bien dans la région, il est soumis à de nouvelles contraintes. Parmi elles, l’accès au foncier, le changement climatique et la prédation. Celle-ci conduit les éleveurs à employer deux bergers pour 1 200 bêtes, au lieu d’un seul auparavant. D’où la nécessité de trouver des candidats au métier de pastre.
Le pastoralisme et la transhumance ont non seulement façonné les paysages des territoires et participé à la richesse de la flore et de la faune, mais ils ont aussi créé toute une activité économique et gravé leurs particularités dans la nature et la culture.
Pour en savoir davantage sur le pastoralisme et la transhumance en Provence, lire nos précédents articles ici, là ou encore là.