Notre région Provence-Alpes-Côte d’Azur s’enorgueillit de ses richesses naturelles. Et se réjouit que des visiteurs toujours plus nombreux participent à sa bonne santé économique. Mais la surfréquentation plombe le tableau. Il est temps de réagir !
Le constat n’est pas nouveau. Les responsables du patrimoine et du tourisme ont déjà lancé les chantiers depuis plusieurs années. Même si les premiers ont attiré l’attention sur l’été 2019. Certains sites, dont les Calanques, ont particulièrement souffert de trop de visites…
L’idée est donc d’éviter de recevoir « trop de monde au même endroit au même moment.» Plusieurs pistes s’explorent. Notamment développer l’offre touristique sur les « ailes de saison », principalement juin et septembre. Mais aussi proposer des parcours alternatifs, moins connus mais tout aussi intéressants pour les vacanciers. Et trouver les outils pour éviter –en temps réel- la congestion des sites les plus fréquentés.
Les falaises d’ocre dans le Parc naturel régional du Luberon crédit CRT Paca
Une Première mondiale
L’une des réponses passe par l’application Waze. Car celle-ci ne se contente pas d’être un GPS qui indique l’itinéraire pour se rendre quelque part. Elle propose aussi de s’y rendre « mieux ». D’où le partenariat entre la région et Waze, lancé à titre expérimental l’an dernier sur 4 sites, après plus de deux ans de travail. 352 000 conducteurs y ont eu accès.
Un beau résultat qui se traduit cette année par la participation à l’opération, de 14 Parcs nationaux et régionaux. Les touristes sont informés par exemple que les parkings sont saturés, et se voient proposer d’autres solutions, comme des navettes, ou des sites alternatifs de grand intérêt.
L’initiative suscite de l’intérêt en dehors du Sud Est, puisque près de la moitié des régions de France se disent intéressées…
Aider les visiteurs à découvrir des sites magnifiques, mais moins fréquentés que d’autres crédit CRT Paca
Les espaces protégés en première ligne
Parmi les lieux victimes de surfréquentation : les calanques, les parcs alpins, ainsi que ceux du Luberon et du Verdon. Grâce à leur parfaite connaissance de terrain, les responsables et agents qui gèrent ces espaces ont recensé activités et sites alternatifs moins connus et moins fréquentés, mais dignes d’intérêt. Dès ce printemps, l’accent est mis sur ces propositions, à travers la presse, l’affichage, les réseaux sociaux, les sites Internet… Public visé, les locaux et les touristes français.
Développer le hors saison
Pour les touristes étrangers, l’effort se poursuit sur les bords de saison. Les américains du Nord se montrent plus disponibles au printemps, les allemands plutôt à l’automne. L’effort lancé en 2016 a porté ses fruits. 20 Mds d’euros pour le tourisme au lieu de 18 Mds, grâce à la « désaisonnalisation ! ».
Une nature à partager mais aussi à préserver -crédit JB
Éduquer pour protéger la nature
Quand ce n’est pas leur nombre qui menace les sites, c’est parfois le comportement des promeneurs qui pénalise les locaux. La barrière laissée ouverte aux troupeaux, le dérangement des animaux…
Alors les responsables du tourisme lancent une campagne de sensibilisation et d’information auprès des visiteurs. Des messages qui se veulent bienveillants et portent sur la fragilité des territoires, ainsi que sur les valeurs du vivre ensemble.
« Réconcilier tourisme et nature »
Il est bien temps de trouver un bon équilibre entre fréquentation touristique et protection du patrimoine naturel. La région est la première en France pour ses espaces protégés. 60% de son territoire est classé. Elle compte 4 des 11 Parcs nationaux et pas moins de 9 Parcs naturels régionaux. Elle est boisée sur la moitié de sa surface.
Alors que le tourisme représente 10% de ses emplois et 13% de son PIB, de nombreux acteurs du territoire souhaitent préserver ce territoire et le transmettre aux générations futures. De toute façon, c’est la beauté et la fragilité de ces espaces qui font leur succès, et leur dégradation serait, sans doute, synonyme d’abandon par les touristes.
la végétation pour protéger les dunes ©J. Jalbert-Tour du Valat
Les acteurs régionaux affirment avoir pris la mesure du problème. Reste à savoir si la politique mise en œuvre sera à la hauteur du défi.
Pour aller plus loin
Un riche patrimoine protégé
La région Sud PACA abrite
-4 Parcs nationaux (Les Calanques, Port-Cros, Les Ecrins, et le Parc du Mercantour
-9 Parcs naturels régionaux (Les Alpilles, le Luberon, le Verdon, le Mont Ventoux, la Sainte-Baume, les Baronnies provençales, la Camargue, le Queyras, et enfin les Préalpes
d’Azur)
-11 réserves nationales, 6 réserves régionales, et bien
sûr une biodiversité exceptionnelle.
Sources : conférence de presse tenue le 26 mai à Arles par le Comité Régional de Tourisme Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Région Sud et leurs partenaires sur le thème : « Quelles solutions pour faire face aux pics de fréquentation des espaces naturels protégés de Provence-Alpes-Côte d’Azur »?
