Dans cette manade qui s’évertue à conserver le meilleur des traditions camarguaises, cinq gîtes ruraux et deux chambres d’hôtes accueillent les touristes. L’occasion d’un séjour dans une famille porteuse de valeurs, soucieuse de partager une identité fragile.

C’est ce qui s’appelle un hébergement en immersion. A quelques encablures de l’étang de Vaccarès, sur des terres de prairies et de marais où batifolent taureaux et chevaux, 200 ha de « pure Camargue » sont exploités depuis six générations par la famille Vadon. Un domaine immense caché au bout d’un chemin de terre, débouchant sur un vieux mas et ses nombreuses dépendances. La Camargue rêvée.

Amour du terroir

Pierre et Monique auraient pu décider de vivre en autarcie. Ils ont choisi au contraire d’ouvrir leur domaine aux touristes, en aménageant deux chambres d’hôtes (rares dans les manades) et cinq gites ruraux.

A cheval dans une prairie, l’image traditionnelle du gardian… Crédit Philippe Bourget

Un choix de passion autant que de raison : l’envie de partager leur amour du terroir et de la tradition camarguaise (pour mieux la préserver) se double d’une nécessité financière impérieuse. Les frais d’entretien du bâti et les droits de succession sont très onéreux, plusieurs manades ont ainsi été obligées de changer de mains.

Pour sauver le bâti…

C’est Monique qui a créé l’activité de tourisme rural, sauvant par là le bâti traditionnel de Saint-Germain : le mas, bien sûr, mais aussi le pigeonnier, l’écurie, les maisonnettes du gardian et du berger, la cave, les logements des ouvriers agricoles, le four à pain…

Sur la tour de guet du domaine s’appuie, à l’arrière, le gite « Le Pigeonnier ». Crédit Philippe Bourget

Mas du 17ème s.

Le mas du 17ème s. offre les garanties d’un hébergement camarguais traditionnel. Massif, sur deux niveaux, sa grande porte en bois donne accès à un vestibule aux murs de pierres apparentes, décoré d’objets emblématiques du manadier. Un métier rude, rare, que les Vadon exercent avec une authenticité plaisante à partager.

Chambres d’hôtes et cuisine

A l’étage, deux chambres d’hôtes aux couleurs du Sud peuvent accueillir jusqu’à 3 personnes chacune.

L’une des deux chambres d’hôtes du mas, pièce spacieuse à la déco rustique. Crédit Philippe Bourget

« Nous ne proposons pas de table d’hôtes mais mettons à disposition des clients une cuisine équipée », indique Monique. Le secteur n’est pas avare en adresses typiquement camarguaises : La Chassagnette, La Telline ou Chez Bob, restaurants réputés, sont à deux pas.

Pierre, le virus des chevaux

Sur la terrasse ombragée à l’heure de l’apéritif, Pierre aime transmettre son virus des chevaux camarguais. « Nous essayons ici de conserver les caractéristiques du cheval de race traditionnel, de grosses joues, de petites oreilles, une taille limitée… Ceux qui ont pris la main sur la race veulent désormais des chevaux plus hauts, plus standardisés, des chevaux pour la vente », regrette-t-il.

Laure Vadon, en charge de la ferme équestre et son père Pierre, tous deux amoureux des chevaux de Camargue. Crédit Philippe Bourget

Ferme équestre

Ici, chaque membre de la famille dispose de ses montures pour trier les taureaux et les vaches. Les saillies se font en liberté, les naissances ont lieu naturellement dans le troupeau. Les chevaux vivent dans leur terroir d’origine pour ce qu’ils sont faits : travailler au plus près des taureaux. Et non pas servir de montures pour des promenades touristiques trop convenues. Les clients ont l’occasion de s’en apercevoir. Avec Laure, la fille de Pierre et Monique, en charge de la ferme équestre aux 40 chevaux, ils pourront s’enfoncer dans les marais.

Les chevaux de Camargue ont pour mission première de conduire le troupeau. Crédit Philippe Bourget

Cabane de gardian et pigeonnier

Les gîtes offrent une plus grande autonomie. « La Cabane » est ainsi une ancienne cabane de gardian au toit couvert de roseaux, restaurée en 2014. Autour de son pilier central, elle dispose d’une chambre et d’une mezzanine. Adossé à une tour de guet d’origine médiévale, « Le Pigeonnier » peut accueillir deux à quatre personnes.

Gîte des « Repiqueurs de Riz »

On trouve aussi le « Le four à pain », vaste logement rustique pour les réunions de famille ou d’amis – jusqu’à 6  voire même 13 personnes.

Les chats du domaine trouvent aussi agréable de se prélasser devant le mas… Crédit Philippe Bourget

Un mot aussi sur le gîte des « Repiqueurs de Riz », ancien logement de saisonniers espagnols. La maison à deux chambres s’ouvre sur des pâtures pour les juments et les brebis Mérinos d’Arles. Rien que du local et du partage d’authenticité.

Mas Saint-Germain

Villeneuve

13200 Arles

04 90 97 00 60

massaintgermain.com

Chambres d’hôtes à partir de 98 € la nuit. La manade dispose de cinq gites ruraux proposés en location à la semaine de 700 à 1 000 €, selon la saison et le confort.