la cantine propose un repas de chef étoilé

Pour offrir aux collégiens des repas équilibrés, à base de produits locaux et de qualité, malgré l’inflation, dans les Bouches-du-Rhône, les élus se dotent d’un nouvel outil. Une centrale d’achat pour mutualiser les coûts.

Dans le département, 127 des 137 collèges produisent les repas sur place. Aux chefs et gestionnaires de trouver leurs fournisseurs. Et de réaliser des prouesses pour fournir la cantine en bons produits et respecter la loi Egalim* … Tout en restant dans des enveloppes budgétaires forcément contraintes ! Le montant des commandes en denrées alimentaires s’élève tout de même aujourd’hui à 15 millions d’euros par an.

D’où l’idée d’une centrale d’achat qui permettra de mutualiser les dépenses et donc de réduire les coûts. Le département passera directement les marchés. Les établissements qui auront adhéré à la centrale pourront alors adresser leurs commandes. Mais ils garderont leurs prérogatives.

cantine livrée par Localizz

Visite par Laurence ANGELETTI (2e à gauche) de l’entreprise Localizz (Aix-en-Provence) qui livre des produits HVE et bio locaux auprès de collectivités, entreprises privées et particuliers, avec une juste rémunération des producteurs locaux. ©Nassim Lhasnaoui

Une aide aux responsables de cuisine

« Les chefs resteront autonomes dans leur cuisine. Ils pourront même conserver leurs fournisseurs locaux s’ils le souhaitent, pour de petits volumes d’achat », explique Laurence Angeletti. La conseillère départementale déléguée au bien-être et à la santé alimentaire des collégiens est en charge du projet de centrale d’achat. « Il s’agit de sécuriser les approvisionnements et de privilégier les produits locaux et de qualité ».

Le projet a été préparé en collaboration avec une vingtaine d’établissements scolaires. D’ores et déjà, une cinquantaine d’entre eux ont manifesté leur intérêt. Coté producteurs locaux, près de 250 ont été recensés ainsi que des grossistes.

Un outil de gestion de production assistée par ordinateur (GPAO) sera associé à la Centrale. Il doit aider les chefs à améliorer la gestion de leurs stocks et de leurs achats.

cantine en fête

Collège Nathalie Sarraute à Aubagne dans le cadre de la quinzaine Europe-Afrique portée par le Département 13 et AMPM ©Nassim Lhasnaoui

Un calendrier précis

Dès le mois de juillet, la Centrale lancera les premiers marchés pour l’épicerie. En septembre/octobre, ce seront les surgelés et en fin d’année le frais (viande et fruits et légumes). Développée jusqu’ici à moyens constants, la centrale occupera deux salariés, en fonctionnement.

Pour Laurence Angeletti, il est trop tôt pour prévoir les volumes qui seront concernés et le montant des économies à attendre. Tout dépendra de l’investissement des collèges et de la capacité de l’agriculture locale à répondre aux demandes.

Fédérer toutes les énergies

« Mon objectif c’est de faire adhérer un maximum de collèges, je compte bien y mettre toute mon énergie, affirme l’élue départementale. Je vois que ce projet rencontre leur adhésion. Nous sommes tous dans le même bateau à cause de l’inflation. On leur propose de faire des économies tout en les laissant la liberté d’acheter ou pas ».

Salon des agricultures de Provence

Salon des Agricultures de Provence, atelier pour les scolaires animé par le ©Conseil Départemental 13

Un outil à développer

Des économies à plus grande échelle sont déjà envisagées. Martine Vassal, la présidente du Conseil départemental souhaite en effet élargir la centrale d’achat aux produits de bureau, d’entretien et d’hygiène, tout comme aux contrats de maintenance.

Aujourd’hui, un repas à la cantine d’un collège dans les Bouches-du-Rhône coûte entre 8 et 12 € (les denrées comptent pour ¼ du prix). Les parents eux contribuent pour 3 € (1€20 pour les familles en difficulté). Le temps du repas au collège est un temps éducatif, martèle Laurence Angeletti, qui souhaite que de plus en plus d’enfants y accèdent. « Mon but est de retirer le souci aux chefs de rester dans leur enveloppe budgétaire afin qu’ils se consacrent vraiment à élaborer et fabriquer de bons repas ». Cette action s’inscrit dans le plan départemental pour l’agriculture durable et la résilience alimentaire.

*La loi Egalim fait notamment obligation à la restauration collective de proposer 50 % de produits de qualité et durables dont au moins 20 % issus de l’agriculture biologique ou en conversion.