L’Huile d’Olive AOP d’Aix-en-Provence, valoriser pour protéger !

Depuis l’époque des Phocéens, la culture de l’olivier s’est développée au Pays d’Aix. Aujourd’hui, la production oléicole locale a un potentiel de 200 000 à 250 000 arbres. À l’occasion de la 26è Fête de l’Huile d’Olive d’Aix-en-Provence AOP, Bleu-Tomate revient sur cette filière traditionnelle.

L’aire géographique de production de l’appellation d’origine protégée «Huile d’olive d’Aix-en-Provence » est localisée dans la portion Sud-Ouest de la Basse Provence calcaire. Elle est délimitée au Nord par la vallée de la Durance, à l’Ouest par les Alpilles et la Crau, au Sud par la Méditerranée et à l’Est par le puissant massif jurassien de la Sainte-Baume et de la Sainte-Victoire. Aujourd’hui, 150 000 arbres sont identifiés en AOP par environ 200 oléiculteurs. C’est ici qu’Irène Sarlin, gérante de l’Oliveraie des Capeliers, à Fuveau, a décidé de planter 300 oliviers supplémentaires sur son exploitation dans le respect du cahier des charge AOP Aix-en-Provence. « C’est notre baby oliverie, se réjouit Irène Sarlin. En deux ans ils ont bien poussé et cette année j’ai récolté 25 kilos d’olives ».

©Oliveraie des Capeliers

Petite oliveraie deviendra grande…mais pas trop

L’oliveraie des Capeliers compte 300 arbres historiques qui faisaient partie de l’exploitation. En reconversion professionnelle, cette passionnée a décidé de revenir aux sources et de reprendre l’activité familiale. « J’ai démarré en 2018. Je me suis formée et, l’ingénieure que je suis, a souhaité comprendre le pourquoi des gestes ancestraux », raconte-t-elle. Aujourd’hui, Irène Sarlin produit environ 600 litres d’une huile, triturée à moins de 4 km de l’exploitation, conditionnée et étiquetée par ses soins et destinés à une vente locale. Consciente de l’exigence du métier, Irène souhaite mener cette production avec toute raison gardée. « Mon objectif n’est pas d’augmenter à tout prix les volumes mais plutôt de miser sur le plaisir du métier et la qualité du produit. » Et c’est ainsi que l’avenir de l’huile d’olive se raconte dès aujourd’hui.

©Oliveraie des Capeliers

Un produit un terroir

Aglandau, Salonenque, Cayanne… 5 000 tonnes d’olives récoltées chaque année, c’est le bilan que dresse le Syndicat AOP dans une aire géographique qui s’entend sur 73 communes des Bouches-du-Rhône et 3 du Var frontalier. Les volumes d’huile d’olive commercialisés varient selon les années entre 40 et 50 % du total de la production. Mais depuis cinq ans ils tendent à augmenter grâce à une plus forte production, à une plus grande régularité et à une dynamique commerciale plus développée. Résultat ? Une activité oléicole du Pays d’Aix économiquement rentable. En effet, 75% des ventes se réalisent au niveau local, à partir des points de vente organisés dans chaque moulin. Et également à l’échelle régionale via les événements et marchés.

Le temps de la récolte ©SIOPA

Valoriser une filière vivante

Pour autant comment développer sans excès de productivisme et tout en garantissant la préservation d’un terroir ? La reconnaissance d’un label tel que l’Appellation d’Origine Protégée – AOP offre en partie la réponse. Aux commandes, le Syndicat AOP Huile d’Olive d’Aix en Provence. Il  accompagne et soutient les producteurs indépendants comme les moulins coopératifs et privés. Objectif ? Valoriser et protéger cette production oléicole et sa typicité. « Faire reconnaître une AOP peut ressembler à une course de fond, où la ténacité, la volonté et l’endurance sont les meilleures alliées face aux aléas qui émaillent pareille aventure » affirme aujourd’hui Yves Bernard, Président Syndicat AOP Huile d’Olive d’Aix en Provence.

©SIOPA

L’appellation, c’est long mais ça a du bon

Mieux valoriser ce qui est précieux, si la proposition est alléchante, le challenge lui est audacieux.  En effet, le processus pour l’obtention du label est long et demande en premier lieu l’assurance de la traçabilité. Pour l’huile d’olive, cette traçabilité commence par l’identification de la parcelle d’où proviennent les olives et par le contrôle des fiches de culture. Elle passe ensuite par l’identification du moulinier, jusqu’à celle du produit final, conditionné et expédié. Ce système assure qu’à tous les stades de la production et jusqu’à la mise en marché, le produit répond aux exigences de l’Appellation d’Origine Protégée.

©SIOPA

L’AOP Huile d’Olive d’Aix-en-Provence a été reconnue et officialisée au Journal Officiel le 13 décembre 1999 (sous le sigle AOC).  Elle est reconnue et protégée sur le plan européen et international grâce à l’Appellation d’Origine Protégée (AOP) depuis 2000. Un cahier des charges exigeant mais qui permet aux producteurs et mouliniers de valoriser un produit de qualité. Et d’offrir au consommateur la garantie de l’origine et de la typicité du produit.