Chers lecteurs, Bleu Tomate s’offre actuellement une nouvelle jeunesse, ce qui explique les quelques bizarreries que vous pourriez remarquer ici ou là. Rassurez vous ce n’est l’affaire que de quelques jours.
Vaucluse : court et direct, le circuit
Ils sont une quinzaine de producteurs associés pour promouvoir la vente directe. Grâce à des casiers approvisionnés tous les jours en produits frais et accessibles aux consommateurs. Un concept qui marche !
Ce soir-là, comme toutes les semaines, Frédérique a fait un petit détour avec sa fille pour « faire son marché », sur le site d’Agroparc, à Avignon. Mais ici, pas d’étals. Des armoires réfrigérées et climatisées qui contiennent tomates, fraises, cerises, salades ou charcuterie, œufs…. Sur la vitre de chacun des 73 casiers, la description du contenu, poids et prix. Ils sont accessibles 7 jours sur 7 de 6 h à 22h.
Des produits frais, mûrs et locaux
Son choix fait, Frédérique introduit sa carte bleue dans la machine, choisit le numéro du casier, paie et la porte s’ouvre automatiquement. Un système qui lui convient tout-à-fait, elle qui cherchait de bons produits. Ici, tous les produits sont frais, locaux, de saison et cueillis à maturité. « J’ai trouvé des tomates qui ont bon goût, explique-t-elle. Et les prix sont tout-à-fait raisonnables. Je passe quand je veux. Seul bémol, parfois les casiers sont vides, ou ne contiennent pas ce que j’aurais voulu. »
Ouverture automatique du casier après paiement
« En direct de nos fermes »
Un système déjà victime de son succès ? C’est que le site d’Agroparc héberge 10 000 employés, et est facilement accessible de Morières, le Pontet, Montfavet et bien sûr Avignon. Alors, Guillaume Sinard, salarié de la Chambre d’Agriculture de Vaucluse consacre tout son temps au projet. Il alimente deux fois par jour les machines, à partir de l’entrepôt loué par l’association des producteurs, sur le MIN d’Avignon.
« En direct de nos fermes » regroupe une quinzaine de producteurs du Vaucluse : Avignon, Sarrians, Montfavet, Monteux, Cavaillon, l’Isle s/Sorgue et Lagnes. En bio ou en agriculture raisonnée, ils livrent deux à trois fois par semaine.
Ouvert depuis avril 2017, le site est fréquenté par 700 clients par mois. Une tonne de fraises a été vendue. Des débuts très prometteurs.
Les casiers sont approvisionnés deux fois par jour
Circuits courts et vente directe
Cette initiative portée par une association est une première en France. L’objectif est bien sûr de promouvoir la vente directe. Une demande forte de la part des consommateurs, et un plus pour les agriculteurs.
Julie Vié vend 3000 t de tomates à la coopérative. Dans les machines automatiques, elle en écoule 600kg par semaine. Et n’a pas encore calculé sa rentabilité. Mais le concept l’a séduite tout de suite.
« C’est l’idée de développer collectivement les circuits courts qui me plait, dit-elle. Ici on vend au même prix que sur les marchés de producteurs. Ca demande beaucoup de temps de préparation. Mais d’un autre côté, on n’a pas à rester deux heures sur un marché. Ici, on a déjà des clients fidèles, je suis étonnée du succès ! »
le contenu de chaque casier est clairement défini
Un projet qui va grandir
Michel Tort vend fraises, melons et poires à Sarrians. Il reconnait que la vente directe permet une meilleure rémunération du produit. Mais les producteurs ont participé à l’achat des machines (50 000 €) et financent le livreur.
Du côté des contraintes, le responsable de l’association « En direct de nos fermes » note un surcroit de travail : le temps de préparation et les livraisons bi-hebdomadaires. Mais si aujourd’hui il vend 70% de sa production aux expéditeurs, il aimerait bien augmenter encore la part de vente directe.
« A la création de l’association, nous avons été attirés par cette idée. Aujourd’hui d’autres sont intéressés. Nous pourrons grandir, si nous installons plus de casiers et d’autres points de vente, » confie-t-il. Une réflexion déjà avancée. L’Ile Piot, la gare TGV ou le parking des Italiens pourraient être de futurs sites.
Paiement par carte bleue et délivrance immédiate des produits
Plusieurs partenaires
Piloté par la Chambre d’agriculture de Vaucluse, le projet a été financé par des fonds européens, la région PACA, le département, la ville d’Avignon et l’agglomération. Mais il ne devrait pas rester en l’état. Aujourd’hui, les consommateurs viennent « à l’aveugle » et repartent parfois sans produits.
La prochaine étape est d’ouvrir un site Internet où ils pourront commander et venir chercher à coup sûr leurs marchandises. Ce sera alors un vrai Drive Fermier. Il pourrait être mis en place à la fin de l’année.
La restauration collective aussi
L’association participe aussi au projet « Agrilocal». Mise en place par le Conseil départemental de Vaucluse, cette plate-forme numérique met en relation les acteurs de la restauration collective et les producteurs. Les appels d’offre sont lancés par les premiers, les producteurs répondent –ils peuvent s’associer pour être plus efficaces- et les commandes sont ensuite validées. Les producteurs choisis n’ont plus qu’à livrer, ici aussi, des produits frais et locaux, sans autre intermédiaire. Une autre façon de mieux valoriser leurs produits. Et pour la restauration collective, de proposer des aliments frais, locaux à de bons prix.
Pour aller plus loin
Dans les Bouches-du-Rhône, l’initiative pour développer les circuits courts a pris tout de suite la forme du Drive fermier. Les clients passent leur commande sur Internet avant le mardi soir. Mais c’est l’étape livraison qui est un peu plus compliquée. Pas de machines automatiques. Il faut venir à la cave coopérative de Venelles, le Cellier des 4 tours, uniquement le jeudi après-midi où un producteur et un salarié de la chambre distribuent les commandes. Ici aussi, une quinzaine de producteurs proposent fruits et légumes, laitages, confitures, viande œufs ou huiles essentielles.
A 25 ans, elle quitte la Provence et s’installe à Bordeaux où elle exercera son métier de journaliste à la télévision régionale. Avec une préférence pour les reportages sur l’environnement qu’elle tourne en Aquitaine mais aussi dans d’autres régions et d’autres pays. De retour en Provence en 2014, elle rencontre le projet Bleu Tomate qui répond pleinement à son envie de témoigner et d’agir sur le terrain, pour les humains et la planète.
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