Le Ventoux l'hiver

Pour la Commission d’enquête publique, c’est oui. Elle vient de rendre son rapport, après la période de consultation de la population, qui s’est étendue de mai à juin dernier. Prochaine étape, l’avis des collectivités locales, attendu dans les 4 mois.

Le Parc Naturel Régional du Mont Ventoux semble sur de bons rails. Pourtant, l’idée a dû     faire son chemin, et a rencontré pas mal d’oppositions.

Un parcours cahotique

Printemps 2016,  les 39 communes et les 5 intercommunalités concernées approuvent le projet de parc. Par 25 voix contre 19. Mais le président de la Région d’alors, Christian Estrosi, n’est pas convaincu et nomme un médiateur. Le dossier reste en souffrance une année. Mais les discussions s’engagent. Des concessions semblent accordées aux plus réticents, notamment sur la future gouvernance du Parc (lire ci-dessous).

Brantes proche du Ventoux

Brantes, regarde la face nord du Mt Ventoux ©J. Bouillet

Il faudra pourtant attendre juin 2018 –et un changement à la tête de la région- pour que le projet soit remis en route. La Région adopte alors l’avant-projet de Charte du Parc. En octobre, c’est au tour du Ministère de la Transition écologique de donner sa bénédiction au projet. La Fédération des PNR a également approuvé la création du 55e parc régional.

De multiples défis à relever

Aujourd’hui encore plus qu’hier, la réussite d’un Parc se mesure à sa capacité à protéger l’environnement, le patrimoine, la culture, tout en soutenant les activités économiques et le bien-vivre des habitants. Or, le territoire du Ventoux se confronte à une équation difficile.

Le Ventoux et la neige

Le Mt Ventoux enneigé ©J. Bouillet

Comment préserver un territoire fragile, sa biodiversité, son eau et ses paysages, face à un tourisme synonyme de déplacements nombreux, de consommation des ressources et de productions de déchets ?  Comment défendre l’agriculture et donc le foncier, face à une demande pressante d’artificialisation ? Quelles énergies développer sans défigurer le territoire ?

Le Parc, chance pour le territoire ?

Autant de questions sensibles auxquelles les futures instances du Parc du Ventoux devront répondre.  Ailleurs, et pas plus loin que dans le Luberon, la politique des parcs a démontré qu’elle peut être une vraie chance pour un développement harmonieux et un engagement dans la transition écologique.

Saint-Trinit son bistrot communal et ses champignons et

Saint Trinit fait partie des communes concernées par le Parc du Ventoux ©J. Bouillet

Pour leur part, les commissaires-enquêteurs ont émis quelques réserves. Notamment sur la nécessité d’un projet exemplaire de réhabilitation du sommet. Là encore, il faudra conjuguer préservation des paysages et de la biodiversité avec l’accessibilité.

le sommet du Ventoux, à protéger

Le sommet du Mt Ventoux, fragilisé, à protéger ©J. Bouillet

Et maintenant ?

La parole est aujourd’hui aux communes, intercommunalités et conseil départemental du Vaucluse. Ils doivent –ou non- approuver la charte du PNR du Ventoux. A l’issue de ces délibérations, c’est le conseil régional qui demandera –en assemblé plénière le 13 décembre prochain- au Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire, le classement du territoire en Parc naturel régional. La région fixera également le périmètre du Parc. Il n’inclura que les communes qui auront approuvé la Charte. Un décret du Premier ministre scellera alors la naissance de la nouvelle instance.

le Ventoux depuis Malaucène

Depuis Malaucène, le Ventoux présente un autre aspect ©J. Bouillet

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Pour aller plus loin

Actualisation au 6 septembre 2019 

10 communes ont approuvé la charte et leur adhésion au Parc du Ventoux. Il s’agit de Sault, Malemort-du-Comtat, Méthamis, Mormoiron (à l’unanimité), Blauvac (à l’unanimité), Faucon (à l’unanimité), Aurel (à l’unanimité), Saint Pierre de Vassols, Aubignan et Le Beaucet.

Une gouvernance originale

Enjeu de pouvoir, la gouvernance du futur parc était le lieu de crispations. Alors on a fait preuve d’innovation pour emporter l’adhésion du plus grand nombre. Notamment en renforçant les intercommunalités, en intégrant des acteurs tels que la chambre d’agriculture, celle des métiers ou encore la fédération des chasseurs.

le futur logo du PNR Ventoux

Mais le plus original est la création du Conseil de Massif. Il rassemble les 9 communes du cœur du parc. (Aurel, Beaumont-du-Ventoux, Bédoin, Brantes, Flassan, Malaucène, St Léger-du-Ventoux, Savoillans et Sault). Le projet de statut précise que ce conseil sera « consulté en amont des décisions pour évaluer la pertinence et l’impact des projets sur le territoire des communes ».

Qui dit Parc dit logo

Le choix du logo du PNR du Mt Ventoux résulte du vote de plus de 1600 personnes. Il respecte évidemment la charte graphique de la fédération nationale (forme, typographies, couleurs…). Mais le projet favori affiche aussi l’identité agricole du territoire.